Décédé en 2023, Siamak Barin avait une personnalité vibrante et une énergie contagieuse qui ne laissaient personne indifférent.

Ce récit relate des bribes de son incroyable parcours, raconté avec admiration par sa femme Alicia ainsi que deux de ses associées, Christine Pinsonneault et Natalie Bérubé.  Au nom de ses collègues et amis, elles expriment avec une profonde gratitude l’impression positive qu’il a laissée
autour de lui.

Siamak à l’Université McGill

Transcender les frontières

Siamak et sa famille quittent l’Iran lors de la révolution islamique pour s’installer à Paris. Après quelques années en France, ils déménagent à nouveau, cette fois au Québec, où Siamak termine sa dernière année de secondaire. 

Après avoir étudié au Collège Marianopolis, Siamak s’inscrit au baccalauréat en architecture à l’Université McGill. Connu pour son esprit festif et son enthousiasme débordant, il devient rapidement le président de l’Association étudiante de l’école d’architecture de McGill. Avide de projets, il transforme également un espace vide du sous-sol de l’école d’architecture en café étudiant. 

   Déjà, il démontrait son audace, son courage et sa détermination. 

Doté d’un modèle d’affaires des plus efficaces, Siamak gère brillamment ses ressources humaines et financières, relevant son premier défi entrepreneurial haut la main.

« Le Café Architecture est devenu le café le plus populaire du campus à McGill. Il a accueilli des clients pendant une vingtaine d’années! »

Enthousiasme

Départ pour Toronto

Diplômé de l’université en plein cœur de la récession des années 1990, Siamak souhaite faire décoller sa carrière en architecture mais entrevoit peu de possibilités d’avenir au Québec. 

 À cette époque, l’Ontario commençait à développer le modèle des hôpitaux régionaux, une approche encore peu répandue au Québec. 

Il décide donc de partir à l’aventure à Toronto, où il travaille sur des projets majeurs dans le domaine hospitalier. C’est lors de cette période que son histoire d’amour avec Alicia prend son envol. 

Avocate de formation, cette dernière a également quitté le Québec en raison du contexte économique peu favorable, pour travailler dans le domaine des communications et des médias dans la Ville-Reine. 

  Dès qu’on a eu l’occasion de revenir à Montréal, on l’a fait. 

Alicia et Siamak Barin

Alicia est donc transférée dans un bureau de la métropole québécoise alors que Siamak, lui, se retrouve sans emploi. Fort de son expérience acquise en Ontario, il fonde un bureau d’architecture sur le boulevard Saint-Laurent, aux côtés d’un partenaire américain. Cette expérience marque profondément Siamak.

« Certains aspects l’ont inspiré, comme la vision américaine vers des services intégrés, mais la philosophie basée sur les finances et le profit lui convenaient moins. »

Au bout de deux ans, il décide de faire cavalier seul et de créer sa propre entreprise. En 2002, il rachète la bâtisse de son partenaire et met sur pied Barin architecture + design, devenue COEX quelques années plus tard. À ce moment, il n’a qu’un projet en poche, celui d’un hôpital de chirurgie cardiaque aux États-Unis.

  C’est ce projet qui lui a permis de récolter des revenus pour percer dans le marché québécois. 

Cette période n’est toutefois pas sans défi. Pour obtenir des contrats dans le secteur public, l’entrepreneur doit se mesurer à des firmes québécoises bien établies, avec d’impressionnants portfolios et des équipes importantes. Redoublant d’efforts et de créativité pour faire sa place, il bâtit sa firme, petit à petit, en s’entourant de personnalités exceptionnelles.

  Siamak avait une aura magnétique. 

Un repas profitable

Pendant les premiers mois du démarrage de son entreprise, Siamak jongle avec ses examens de l’Ordre des architectes du Québec et l’arrivée de son premier bébé.

   On a eu quatre enfants : un par année! Avec mon travail à temps plein et le démarrage de l’entreprise, disons que c’était une période très occupée ! 

Alors que leur première fille n’a que six semaines, Alicia accompagne son époux à une conférence à Laval portant sur des thèmes liés à la santé. Au dîner, elle se joint à une table et engage la conversation.

« De fil en aiguille, j’ai entamé des échanges avec le directeur de l’Institut de santé mentale Douglas. Puis, Siamak est venu nous rejoindre. »

Grâce à sa grande authenticité et son charisme légendaire, Siamak réussit à faire rayonner les services de sa petite firme d’architecture. En un seul dîner, il obtient un mandat pour rénover la salle des déchets dans l’Institut Douglas.

   Il a fait une réelle beauté de cette salle de déchets!  

Ce projet ouvre ainsi la voie à plusieurs autres occasions d’affaires, tant à Douglas qu’à l’unité de soins palliatifs de l’Hôpital Général de Montréal, propulsant ainsi l’entreprise vers de nouveaux sommets. Grâce à ces contrats, Siamak embauche de nouveaux collaborateurs, faisant croître son équipe au même rythme que son portfolio.

Avoir de l’instinct

Croyant que sans croissance, on régresse par défaut, Siamak se considère d’abord comme un entrepreneur. Ainsi, il utilise l’architecture comme moteur pour démarrer des projets et réussir en affaires. 

  Avec lui, il n’y avait aucune place pour stagner.  

Lorsqu’un membre de l’équipe a une idée, il voit instantanément le potentiel de la transformer en nouvelle compagnie. C’est pourquoi, en 2007, il crée ÆCO – gestion de projets, comptant au départ quatre employés. Toujours guidé par la même vision, Siamak entame en 2017 une collaboration étroite avec Vert cube, une firme d’architecture de paysage fondée en 2006 par Karine Durocher. En 2021, les deux fondateurs décident de lancer une nouvelle entreprise ensemble. Ces entreprises distinctes collaborent étroitement, au fil du temps, avec Barin architecture + design.

  C’étaient les balbutiements vers la création de services intégrés. 

Les années passent et les projets se multiplient. Avec une équipe en pleine expansion, l’entreprise déménage dans un espace plus vaste, sur la rue Beaubien. 

« Siamak était très persévérant. Même dans des domaines où on avait peu de références, il finissait par trouver des stratégies de croissance pour l’entreprise. »

Afin d’être en mesure de répondre aux appels d’offres publics dans le secteur de l’éducation, Barin architecture + design doit prouver son expérience significative dans la réalisation de projets d’écoles. Pour y parvenir, Siamak, très futé, s’allie à d’autres firmes afin de décrocher ses premiers contrats. 

École Terre-des-Jeunes © Vincent Brillant

Station Jolicoeur  © Vincent Brillant

Le jour où on a obtenu le mandat d’agrandissement d’une école, seuls comme des grands, c’était la fête au bureau!  

En 2017, la Société de transport de Montréal lance un appel d’offres alors que l’équipe de Barin architecture + design n’a aucune expérience dans ce domaine. Ne craignant jamais le changement, Siamak choisit tout de même de soumissionner. 

« Après avoir reçu notre offre, la STM nous a exprimé son souhait que l’on déploie sept employés sur place, à leurs bureaux. » 

Représentant alors le quart des effectifs de Barin, la firme choisit finalement de se retirer de la course. Or, puisque Barin demeure le seul soumissionnaire pour ce contrat, la STM décide de lui laisser la chance de procéder aux embauches nécessaires pour pouvoir concrétiser le mandat.

« On est embarqués, et ça a fait boule de neige! C’est désormais l’un de nos plus gros clients. »

À présent, l’entreprise s’est taillé une place d’importance dans le secteur du transport au Québec.

   Tout ça, c’est grâce à l’instinct entrepreneurial de Siamak.  

Station Préfontaine © Vincent Brillant

L’aura magnétique de Siamak imprègne chaque recoin de l’entreprise. Pour préserver son héritage, les associés incarnent des valeurs humaines profondes, veillant à faire perdurer sa vision.

COEX souhaite faire une réelle différence dans la communauté en se concentrant principalement sur des mandats liés à la santé, à l’éducation et au transport en commun. Les associés misent ainsi sur des projets durables qui répondent aux besoins réels du client, en prenant soin de s’entourer de gens qui partagent ces valeurs.

   Tout est pensé pour redonner à la communauté. 

Quartier Belle Gueule © Charles Lanteigne

Selon la philosophie portée et transmise par Siamak, chaque projet est soigneusement réfléchi, accordant une attention particulière non seulement aux besoins du client, mais aussi à ceux de tous les intervenants. Un fil conducteur unit tous ces projets : ils sont imprégnés des mêmes valeurs d’entreprise, de l’idée initiale à l’exécution finale.

   On pouvait faire d’un bloc sanitaire un projet emballant dont il était très fier! 

Frédéric Mélançon
Associé principal, Technologue en architecture

Yanick Lesage
Architecte associé principal

Natalie Bérubé
Architecte associée principale

Éric Tessier
Architecte associé principal

Renaud-Marc Pilote
Architecte associé principal

Alejandro Ortega Stark
Architecte associé, Directeur de coordination architecturale

Marlène Bourque
Architecte associée, Conceptrice principale

Amélie Plourde
Architecte associée, Chargée de projets

Christiane Pelletier
Architecte associée, Chargée de projets, AE LEED

Acielle Barros
Architecte associée, Chargée de projets

Brigitte Leclerc-Lacombe
Architecte associée, Chargée de projets

Karine Legault-Leblanc
Architecte associée, Chargée de projets

Marie-Pier Plante
Associée, adjointe chargée de projets, Technologue en architecture

Benjamin Rankin
Architecte associé

Gestion de projets

Alicia Barin
Associée principale

Véronique Bérubé
Associée, Gestionnaire de projets

Christine Pinsonneault
Associée principale, Gestionnaire de projets, ing.

Digital

Calina Olari
Candidate à la profession d’architecte, Associée (Digital)

Daniel Kuzev
Candidat à la profession d’architecte, Associé (Digital)

Architecture de paysage

Karine Durocher
Architecte paysagiste, Associée principale

En l’honneur de l’héritage du fondateur de COEX, l’équipe d’associés a créé la bourse commémorative Siamak-Barin. Ce prix est dédié aux étudiants persévérants dans le programme de Technologie de l’Architecture du Collège Vanier.

« On travaille actuellement à offrir d’autres bourses en son nom, dans le but de reconnaître les efforts de la relève. »

Piscine Village Pinoteau © Peter Berra

Travailler ensemble, créer un TOUT

Chaque petite boule du logo de l’entreprise, un symbole d’infinité, représente une division COEX. En congruence avec cette image, l’entreprise prévoit d’ajouter au groupe d’autres services, que ce soit en ingénierie ou en urbanisme, par exemple. 

« Chaque branche de l’entreprise a ses propres objectifs, ses plans futurs. Mais l’idée, c’est de poursuivre notre vision commune en ajoutant des divisions qui adopteront les valeurs de notre équipe grandissante. »

Ce nouveau symbole reflète donc parfaitement le futur du personnel et des associés de l’entreprise qui, même sans la présence de Siamak, pourront véhiculer les valeurs et la vision de cet homme unique, à jamais irremplaçable.