Le 28 avril 2012, Sarah Baribeau ouvre les portes de Bougeotte et Placotine et commence ainsi une merveilleuse aventure dans le but d’apporter un changement significatif dans la vie des nouvelles et futures mamans.

Dès son plus jeune âge, Sarah Baribeau se passionne déjà pour le corps humain et le sport. Elle s’entraîne avec son père et regarde avec intérêt les triathlons aux Jeux olympiques. Elle est interpellée par ces athlètes qui repoussent leurs limites, se dépassent et réalisent des exploits sportifs incroyables. Grande joueuse de basket-ball, Sarah rêve même de devenir olympienne puisqu’elle adore s’entraîner, mais d’un autre côté, elle sait qu’elle veut vraiment devenir mère.

Au fil de son parcours académique, elle carbure au sport et se sent toujours interpellée par la maternité. Elle entreprend des études à l’Université de Sherbrooke en kinésiologie où elle fait partie de l’équipe d’athlétisme et de cross-country du Vert et Or. Lors de ses stages, elle fait toutes sortes de formations comme du yoga prénatal et démarre même un cours de gymnastique sur table™ pour les mamans.

Je n’avais pas de réponse sur comment ces deux éléments pouvaient se combiner.

« J’ai deux amies du BAC qui sont tombées enceintes assez rapidement après avoir obtenu leur diplôme. J’ai constaté qu’elles avaient déjà des fausses croyances à propos de la grossesse. Par exemple, elles croyaient qu’elles ne pouvaient pas courir enceinte au 1er trimestre. »

Je me suis dit : c’est assez, je dois comprendre ce qui se passe.

C’est ce qui la pousse à réorienter son sujet de maîtrise. À la place de se lancer dans la prévention des blessures à la course, Sarah opte pour le pré et le postnatal. Afin d’approfondir ses connaissances sur le corps de la femme en maternité, elle choisit de traiter de l’approche du kinésiologuekinésithérapeute sur les maux du dos et du bassin en lien avec la grossesse.

Pourquoi la femme n’est pas informée sur son propre corps ? Cela me fâchait et me fâche encore aujourd’hui !

Tout le bagage qu’elle accumule durant ses études lui sert en quelque sorte de tremplin. Elle désire plus que tout partager ses découvertes sur le corps et la santé de la femme, mais elle ne sait pas encore sous quelle forme.

 Sport & Maternité

Grâce à sa maîtrise, Sarah commence à voir le potentiel énorme de ce qu’elle peut réaliser pour changer la vie des femmes en les éduquant sur leur propre corps et sur ce qui se passe vraiment durant la grossesse. Elle désire faire un tri dans les fausses croyances véhiculées à propos du pré et du postnatal. Sarah souhaite également apprendre aux femmes les différentes manières de guérir les maux de grossesse et postnataux.

À ce moment, elle travaille dans une clinique de physiothérapie à titre de kinésiologue et les propriétaires la soutiennent dans cette voie.

Mon projet est flou, mais je sens que je dois partir en affaires seule.

Elle quitte donc la clinique et déterminée à poursuivre son idée, elle termine sa maîtrise.

À ce moment, Sarah tombe enceinte et constate alors l’offre sur le marché pour les futures mamans disponible dans sa région sherbrookoise. Un centre maman bébé existe, mais il n’est pas tenu par une kinésiologue.

Sa réflexion se poursuit au fil des mois. Puis, sa fille naît le 8 mars 2011, ce qui la fait sourire puisqu’il s’agit de la 100e Journée internationale de la femme. Après son accouchement, son idée se peaufine et elle
réalise qu’elle ne se voit vraiment pas faire autre chose.

Une idée qui se concrétise

À l’époque, yoga, aquaforme et cours avec poussette, sont monnaie courante pour les futures et nouvelles mamans. Sarah innove plutôt par des cours de mise en forme réfléchis en fonction du corps de la femme qui se transforme. Ces cours sont basés sur ses apprentissages scientifiques, mais aussi sur son expérience personnelle d’athlète et de maman.

« Je vais partir avec ma mère un endroit conçu pour les femmes, car elles n’ont pas d’espace pour elles. Il faut qu’on répande la bonne nouvelle. Nous allons créer des cours de groupe que personne d’autre n’offre ailleurs et qui répondent aux besoins réels des futures et nouvelles mamans ! »

L’entrepreneuriat, c’était un moyen d’arriver à mes fins pour changer la vie des mères rapidement.

Originaire de Québec, Sarah souhaite retourner dans sa ville natale pour débuter son projet. Son conjoint décroche un contrat à titre de professeur peu de temps après leur déménagement.

Je pense qu’il voyait que c’était ma mission de vie. Il m’a encouragée, mais ça n’a pas toujours été facile.

Durant son congé de maternité, Sarah planche sur son plan d’affaires en compagnie de Marie, sa mère, qui a étudié en administration et qui lui donne un bon coup de pouce côté comptabilité.

« Moi, je ne connaissais rien à cet univers. J’allais en ligne chercher des plans d’affaires et j’essayais de réaliser quelque chose. Ma mère, qui avait toujours gravité autour de l’entrepreneuriat dû à son père, m’a beaucoup aidée. »

Côté financement, Sarah et sa mère investissent de leur propre poche. Puis, l’ouverture de la succursale de Sillery s’effectue le 28 avril 2012. Le propriétaire de son local lui offre les services d’une firme en relations publiques pour publiciser sa nouvelle entreprise, ce qui lui permet d’accueillir une dizaine de journalistes qui parlent de Bougeotte généreusement dans les médias.

À la suite de ces articles dans les journaux, le bouche-à-oreille s’effectue rapidement et une cinquantaine de clientes se présentent pour une première session. De fil en aiguille, la clientèle continue de croître, et par l’approche scientifique de Bougeotte et Placotine, médecins et professionnels de la santé participent aussi aux activités.

Durant les trois premières années d’opération, l’entreprise se structure de plus en plus, et c’est en 2014 que Sarah donne naissance à sa deuxième fille. Marie glisse ainsi vers son rôle de grand-mère.

« Ma mère venait au café, mais c’était maintenant plus pour prendre soin de la petite pendant que j’allais donner mes cours. »

À ce moment, il est entendu que Marie procède à la vente de ses parts.

« Avec l’équipe qui se mettait en place et ma mère qui était assez occupée avec les enfants, la vente de ses parts s’est faite naturellement. »

Sarah devient alors l’unique propriétaire.

Photo : Christyna Mérette

Un départ INTENSE

Bien entendu, les débuts de Bougeotte furent assez intenses et comptent leur lot de défis.

« Les premières années, je regardais à peine mes finances. Je travaillais tout le temps et je n’avais pas vraiment de vie, autre que le travail. Je savais que c’était un sprint, mais malgré tout, cette intensité me nourrissait. »

Ce qui me motivait, c’était de devenir la
meilleure kinésiologue en périnatale, d’être une pionnière dans le domaine et de changer concrètement les paradigmes dans la société !

Partager la bonne nouvelle

L’engouement pour Bougeotte et Placotine ne s’essouffle pas. Après trois ans d’opération à la succursale de Sillery, les profits sont enfin au rendez-vous. En janvier 2016, un deuxième Bougeotte voit le jour dans le quartier Lebourgneuf de Québec. Puis, une 3e succursale ouvre en 2017 à Saint-Nicolas.

« Quand j’ai ouvert d’autres succursales, c’est aussi parce que nous étions rendus à 50 cours par semaine et à environ 400 inscriptions. On se pilait sur les pieds ! »

Pour Sarah, le but recherché est d’atteindre le plus de femmes possible pour partager ses connaissances.

Une expansion considérable

En 2018, Sarah se fait approcher par une personne qui désire ouvrir une franchise à Montréal.

« À ce moment, je ne réfléchissais pas comme une entrepreneure. J’étais une kinésiologue dévouée à sa cause et mon premier objectif était de prendre soin des mamans. Même que mes premières clientes sont devenues mes amies ! »

L’ouverture de la première franchise s’effectue à Montréal en janvier 2019 et celle de Sherbrooke en août 2019. Au printemps 2022, une nouvelle franchise s’installe à Pont-Rouge.

Au moment où Bougeotte et Placotine fête son 10e anniversaire, il y a donc 6 succursales et franchises à travers la province.

Une croissance des plus remarquables !

Avec Bougeotte et Placotine, Sarah amène une approche totalement différente de ce qui est offert sur le marché. Aucun centre ne propose presque à 100 % des cours d’entraînement fonctionnel pour la santé de la mère et de la femme.

C’était tellement unique que les mamans se précipitaient dans mes cours !

Sa formation de kinésiologue et ses connaissances reliées à sa maîtrise lui permettent vraiment de se démarquer et de favoriser la confiance chez les clientes.

Comme tous les entraîneurs sont également kinésiologues, cela rassure de nombreuses mamans. Ces dernières se sentent vraiment entre de bonnes mains.

Sarah développe également des contacts avec les physiothérapeutes en rééducation périnéale. Puis, elle fait des conférences et des présentations à des équipes d’infirmières, de médecins de famille et à des étudiants en gynécologie afin de les informer sur les nouvelles connaissances en lien avec l’entraînement pré et postnatal.

Lorsque j’ai ouvert Bougeotte, il n’y avait
personne qui faisait ça au Québec !

Une culture d’entreprise forte et distincte

Sarah est convaincue que l’approche de Bougeotte et Placotine distingue l’entreprise de tous ses compétiteurs.

Elle se fait un point d’honneur de se tenir à jour dans son domaine afin d’offrir les toutes dernières méthodes de mise en forme périnatale. Son équipe et elle revoient fréquemment les cours pour s’assurer que les besoins de ses clientes sont satisfaits.

« Je pense aussi que le fait que ce soit à 100 % du pré et postnatal fait en sorte qu’on a vraiment développé une expertise dans ce domaine et que cela place l’entreprise en avance. »

Elle est également très reconnaissante de l’équipe qui l’entoure. Ses employés donnent des cours de haute qualité et font en sorte que les mamans se sentent toujours à l’aise.

Nous sommes dans l’acceptation du corps qui change et nous tassons les standards de beauté. Nous prônons de saines habitudes de vie, point.

Chaque entraîneur met la mère au centre de ses préoccupations, ce qui est essentiel.

Il y a une véritable culture d’entreprise partagée par les membres de l’équipe qui ont tous à coeur la mission de Bougeotte et Placotine.

On se fait dire souvent : vous n’êtes pas juste bonnes, vous êtes vraiment smattes. Pour moi, c’est le meilleur compliment !

Les mères ont donc accès à un endroit conçu sur mesure pour elles et peuvent s’y retrouver en toute simplicité. De plus, la possibilité de vivre la maternité en gang est un atout majeur de Bougeotte et Placotine ! Sans oublier que l’entreprise vise à redonner du pouvoir aux femmes, en utilisant l’activité physique comme un moyen de leur donner confiance en elles.

Expertise

Une femme audacieuse

Sarah Baribeau
Fondatrice et PDG

Sans aucune préparation au préalable, Sarah se lance dans l’aventure entrepreneuriale sans réellement savoir ce qui l’attend.

Elle apprend donc par la pratique et l’expérience. Plus son entreprise prend de l’expansion, plus son rôle évolue.

Maintenant, je m’occupe du développement des affaires et je donne également quelques cours par semaine, car j’adore côtoyer les mères et leur bébé.

Elle s’occupe aussi du marketing, de la comptabilité et du développement des franchises. Selon elle, il n’y a pas de moment parfait pour se lancer en affaires.

Intuition

En fait, même si tu étudies l’entrepreneuriat, tu n’es jamais réellement prêt. Je crois que ça prend une entreprise pour vraiment devenir entrepreneur.

Depuis les débuts de Bougeotte, Sarah a mis des milliers d’heures pour sa cause. Elle a collaboré de façon souvent bénévole à différents projets tels que des blogues, des ouvrages scientifiques, des podcasts, des projets de recherche et bien plus encore !

Dans les prochaines années, Sarah désire agrandir son réseau de franchises partout à travers le Québec. Elle travaille actuellement avec un coach spécialisé dans le développement de franchises.

C’est pas seulement une occasion d’affaires, c’est vraiment dans l’optique d’ajouter des ambassadeurs et de faire rayonner Bougeotte.

À travers cette croissance, elle désire poursuivre la gestion de ses trois succursales de Québec. Elle souhaite également que la culture d’entreprise continue de briller par son authenticité !

Je trouve que les entreprises qui perdurent dans le temps sont celles qui ont vraiment un sens et qui sont tournées vers l’humain.