Rien dans le parcours professionnel de Pierre Gouslisty ne le prédestine à l’entrepreneuriat. C’est le destin qui lui offre une occasion, qu’il saisit à bras ouverts.

Il amorce sa carrière au sein de la firme de génie-conseil Journeaux Bédard et Associés. Douze ans plus tard, il apprend avec stupéfaction la fermeture de celle-ci. Misant sur sa spécialisation en géotechnique et en évaluation de structures de béton, il décide de démarrer sa propre entreprise. Une décision forcée par les événements, prise sur un coup de tête et un brin anxiogène, faut-il l’avouer !

« Quand ça fait plus d’une décennie que tu travailles pour une entreprise, ton fauteuil est confortable. Tu ne penses pas du tout à te lancer en affaires, mais j’ai fait le grand saut. »

C’est donc le 6 avril 2006 qu’il fonde, dans le sous-sol de la maison familiale, Construction & Expertise PG. « J’ai avancé lentement, avec très peu d’aide, mais beaucoup d’inquiétudes. » Heureusement, plusieurs anciens clients lui confient des mandats.

J’étais seul. Alors c’est moi qui allais sur le chantier. Il y avait beaucoup de jus de bras. J’étais technologue et ingénieur tout à la fois.

Foncer

Prendre sa vitesse de croisière

Au fil des mois, les projets se multiplient. Aux petits mandats s’entremêlent des projets d’envergure auprès d’entreprises minières, ferroviaires et d’organismes publics du Grand Nord du Québec.

Au sous-sol, Pierre accueille un collaborateur. Puis un autre. Recruter des technologues est une tâche aisée pour l’homme d’affaires qui enseigne également au Cégep André-Laurendeau. « J’étais en contact avec les étudiants. J’avais le premier choix au repêchage de jeunes talents ! »

L’entreprise roule rondement et Pierre est à l’aise dans son nouveau rôle de gestionnaire. Jusqu’au jour où sa femme le met à la porte !

« Déjà, vers la fin de 2006, deux employés travaillaient avec moi dans le sous-sol. Bien que nous ne rencontrions jamais de clients au bureau, ma femme en a eu assez. D’instinct, elle devinait que l’entreprise était appelée à grossir rapidement. »

Pierre et ses coéquipiers déménagent donc à Dorval, à proximité de l’aéroport. L’édifice ne paie pas de mine. La location entraîne des coûts fixes supplémentaires, mais les bureaux et le laboratoire adjacent permettent d’attirer de nouveaux talents.

Dès le début de l’aventure, l’équipe est particulièrement active sur la Côte-Nord et au Labrador en raison du nombre important d’entreprises minières. La croissance est rapide. Si bien que Pierre ouvre un bureau à Sept-Îles en 2012 et un à Wabush en 2016.

Nous n’avions plus le choix; les contrats étaient trop nombreux. Les frais de déplacement explosaient et il nous fallait embaucher des employés locaux pour assurer une présence de proximité afin de répondre aux urgences.

Travailler dans les régions éloignées implique plusieurs défis, dont celui de loger les employés temporaires. La location de logements coûte une fortune à l’entreprise. Une solution s’impose dans l’esprit de Pierre : investir dans un parc immobilier. L’investissement se matérialise quelques années plus tard avec l’achat d’appartements à Sept-Îles ainsi que de l’Hôtel Wabush.

L’entrepreneur a complètement rénové l’institution hôtelière, qui accueille maintenant touristes et employés dans l’une des 84 chambres de l’établissement.

« Nous ne connaissions rien dans l’hôtellerie ni dans la restauration. Nous étions complètement hors de notre zone de confort, mais nous avons gagné le pari en nous associant à des partenaires de confiance. »

L’investissement s’avère rentable. « Le chef du restaurant de l’hôtel cuisine pour les dîners d’affaires ou les fêtes de Noël des entreprises de la région. Le but était de loger nos travailleurs, mais l’entreprise profite de tous les avantages collatéraux. »

Au cours de ses 13 premières années d’existence, Construction & Expertise PG croît de manière organique. Dès 2017, Pierre amorce une stratégie de développement s’appuyant sur une série d’acquisitions qui complètent l’offre de service clés en main.

« Je compare Construction & Expertise PG à un soleil. Nous sommes la source d’énergie autour de laquelle se rattachent des satellites. »

Cette stratégie permet à l’entreprise d’être plus compétitive en réduisant les coûts liés au recours à la sous-traitance.

C’est donc à cette époque qu’il ajoute la division de mécanique industrielle. Celle-ci se concrétise par le démarrage de l’usine Mecnor, le plus gros atelier de fabrication de structures d’acier de la Côte-Nord.

Notre partenariat avec les entreprises minières nous a amenés à diversifier nos services pour toujours mieux répondre à leurs besoins.

Partenariat

Deux ans plus tard, en collaboration avec l’entreprise Charl-Pol, l’entrepreneur devient propriétaire de Fabnor, une usine de fabrication de pièces mécanosoudées présente à Sept-Îles depuis 60 ans. Grâce à cette acquisition, les deux entrepreneurs se positionnent comme l’un des plus grands manufacturiers d’équipements lourds et de pièces sur mesure au Canada.

La fermeture de Fabnor avait porté un dur coup à l’économie régionale. Avec la relance de l’usine, nous souhaitions créer des emplois et redonner aux gens l’espoir et l’envie de travailler dans leur patelin.

Usine

Au même moment, Pierre et son équipe créent deux autres entreprises : Transport ST et Énertec Côte-Nord. Cette dernière permet de réaliser à l’interne les travaux de maintenance électrique.

Pour la suite, ils demeurent à l’affût de nouvelles occasions d’affaires.

Depuis des décennies, le minerai de fer provenant des mines de la fosse du Labrador est acheminé vers les ports de Sept-Îles et de Port-Cartier par une voie ferrée privée de 450 km façonnée à même le roc montagneux. Un train de 80 wagons arpente le chemin de fer plusieurs fois par jour.

Un matin du mois de novembre 2014, la locomotive de tête et quelques wagons plongent dans la rivière Moisie, au nord de Sept-Îles, entraînant la mort immédiate du cheminot. Le malheureux accident est attribuable à un éboulement rocheux qui bloque les rails de la voie ferrée surplombant la rivière.

La compagnie minière IOC mandate Pierre et son équipe pour comprendre les causes de l’accident et faire en sorte qu’un tel drame ne puisse se reproduire. « Cet appel m’a secoué. On avait besoin de nous, mais je me demandais si nous étions à la hauteur du travail que l’on souhaitait nous confier. Au-delà du mandat technique, il y avait un drame humain. Les médias et la population exigeaient des réponses. »

Encore une fois, la collaboration avec IOC perdure alors que Construction & Expertise PG assure périodiquement la surveillance et la stabilisation des parois.

Nous sommes fiers de la confiance que l’on nous accorde dans ce dossier.

Envergure

L’adrénaline des grands et des petits chantiers

Pierre et son équipe jouent dans la cour des grands. Ainsi, la multinationale Rio Tinto fait appel à l’expertise de Construction & Expertise PG pour réaliser une inspection structurale de l’ensemble de ses installations, dont l’usine de bouletage de Labrador City.

En arrivant sur place, nous avons eu le vertige tellement c’était grand. On parle de 12 étages dans lesquels il faut inspecter des milliers de poutres, de colonnes et d’éléments structuraux. La tâche était colossale.

Tout est gigantesque dans les projets miniers, mais plusieurs défis se cachent aussi dans les projets de moindre envergure. « Une fissure dans un mur de fondation résidentielle ou un gonflement sur le plancher de béton d’un garage sont parfois difficiles à expliquer. Nous devons nous casser la tête pour résoudre les problèmes, quelle que soit l’ampleur des chantiers. »

La force tranquille

Pierre Gouslisty
Président

Pierre est originaire de Saint-Lambert, une banlieue de la région métropolitaine de Montréal. Amateur de Formule 1, il démontre très tôt un intérêt marqué pour la mécanique. Le choix d’étudier en génie s’impose donc rapidement, mais il découvre en cours de route que ce sont les applications concrètes du génie civil qui l’interpellent.

Le génie civil se retrouve tout autour de nous. Un ingénieur civil se cache derrière à peu près tout ce que vous voyez : les barrages, les ponts, les routes, les structures de béton ou le traitement des eaux usées. Je voulais laisser ma marque.

Après ses études à l’Université de Sherbrooke, il revient à Montréal pour travailler au sein de la firme Journeaux, Bédard & Associés. L’ingénieur, qui possède une maîtrise en réhabilitation d’infrastructures urbaines, se spécialise dans les domaines de la géotechnique, l’environnement, les matériaux et la réhabilitation de structures en béton et routières.

Pierre enseigne également à la technique en génie civil du Cégep André-Laurendeau et participe aussi à la formation des jeunes ingénieurs de l’École de technologie supérieure du Québec.

Devenu un homme d’affaires prospère, il diversifie ses compétences en complétant un MBA en finance à l’Université Paris-Sorbonne. Malgré son succès professionnel, Pierre demeure un homme simple, discret et humble. Au pic et à la pelle, à force de persévérance, il a compris que tout est possible à qui veut bien y croire !

« Mon premier employeur et mentor, Noël Journeaux, a joué un rôle important dans mon parcours. Il a toujours cru en moi. C’est un ami qui continue, encore aujourd’hui, à me prodiguer de précieux conseils. »

Le bâtisseur

Sébastien Tessier
Vice-président

Diplômé de l’École de technologie supérieure du Québec, Sébastien est directeur de la division Construction avant de devenir vice-président et actionnaire de la compagnie. Fidèle complice de Pierre, il participe activement au développement et à la croissance de Construction & Expertise PG.

L’expert minier

Justin Séguin

Justin est l’homme de confiance de Pierre au Labrador. L’ingénieur civil est devenu au fil des formations un expert en amiante, en maintenance mécanique et dans tout ce qui touche de près ou de loin l’industrie minière. Habile communicateur, il tisse des liens durables avec la clientèle.

L’expert en génie civil

Jonathan Martin

Jonathan Martin fait partie de l’équipe depuis 2011. Aucune trace de moisissure ou de champignon n’échappe à cet expert en qualité de l’air. Multidisciplinaire, il excelle dans tous les domaines du génie civil. Travailleur acharné, il est la pierre angulaire de la division de l’ingénierie.

La relève

Olivier Charest

Olivier est le « petit nouveau ». Pierre a pris sous son aile cet ingénieur récemment diplômé qui démontre un talent d’apprentissage technique hors du commun.