Régis Dubois Michaël Dubois Joël Cartier Jason Dubois

Commerce de gros et détail

Montérégie

Avec plusieurs dizaines d’années d’expérience dans la vente et la réparation de camions lourds, Camions Dubois s’est forgé une solide réputation. C’est grâce à leur travail acharné et à la qualité de leurs services qu’ils ont conquis le marché mondial. Tout commence avec deux frères qui placent l’audace et l’ambition au service de leurs projets.

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Les prémices...

Savoir oser

À l’origine, Camions Dubois débute avec la revente de pièces de camions usagés, pour devenir une entreprise lucrative avec plus de 85 employés. Comment ont-ils réussi à transformer une cour à ferrailles en société bien établie ? Avec de l’audace et de l’entraide, tout simplement.

 

Les débuts entre frères

Pour retracer l’histoire de Camions Dubois, il faut remonter aux balbutiements, avant même la création de l’entreprise. Tout débute en 1981, quand Alain Dubois commence à vendre des pièces provenant de camions usagés avec son beau-père.

Son frère, Régis décide de les rejoindre en 1987. Comme le beau-père d’Alain quitte la compagnie en 1989, Régis et Alain s’associent pour créer Garage Alain et Régis Dubois.

 

Régis et Alain Dubois 2010

 

Dès le départ, les frères font l’achat de quelques camions lourds et de pièces de camions, même s’ils n’ont pas beaucoup d’argent.

Cela a commencé vraiment au bas de l’échelle !

En 1990, leur première marge de crédit est de 10 000 $. Ils achètent donc le maximum possible avec cet argent et le revendent tout de suite.

Ils retournent constamment sur la route pour trouver de nouvelles opportunités. Ils se promènent donc beaucoup entre les revendeurs qui achètent et paient directement, ce qui permet un roulement continu.

À ce moment, Régis et Alain sont seuls dans l’entreprise et ils travaillent très fort.

Les premières années, on n’a pris aucunes vacances ! Les journées de fêtes ou fériées, on travaillait dans la cour pour replacer le peu de stock qu’on avait.

 

Oser

 

Après avoir fait le tour des détaillants dans leur coin, les frères partent sillonner le Québec : Gaspésie, Abitibi, Côte-Nord, etc. Ils ont plus de chance d’avoir des pièces de camions à meilleur prix où les autres acheteurs se déplacent moins souvent.

On a eu des femmes très patientes !

À force de travail, leur chiffre d’affaires augmente et ils peuvent s’offrir d’autres terrains pour avoir plus d’espace d’entreposage.

« Il était supposé y avoir un parc industriel en 2000 à la municipalité de Saint-Jean-Baptiste. Les terrains avaient tous été achetés pour ce projet, mais il ne s’est jamais réalisé. »

Nous avons donc racheté l’ensemble des terrains et maintenant, Camions Dubois occupe l’emplacement complet où le parc devait se trouver à l’origine.

Avec l’espace supplémentaire, ils peuvent se permettre d’élargir leur gamme de services. Ainsi, la vente de moteurs au détail et de camions à eau bonifie maintenant leur offre. Depuis 2010, Camions Dubois est d’ailleurs le distributeur officiel au Canada de la marque de camions à eau United Water Truck.

Nous pouvons maintenant effectuer toutes les étapes de A à Z pour les camions lourds. Avec nos locaux de réparation et d’installation, c’est une toute nouvelle clientèle qu’on a réussi à attirer et à garder chez nous !

Projet

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Une percée sur le monde

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La revente de pièces de camions lourds aux États-Unis est un tournant dans l’entreprise qui permet de renflouer les coffres.

« Au milieu des années 1990, le dollar américain valait presque le double du dollar canadien. Comme nous achetions en argent canadien et que nous revendions en argent américain, cela nous avantageait beaucoup ! »

Ce roulement donne l’occasion aux frères Dubois d’étendre leur terrain de jeu. Ils poussent jusqu’en Amérique centrale pour aller vendre leurs pièces mécaniques, et même des camions complets.

Comme c’est un gros marché et qu’ils y trouvent plusieurs clients, ils décident d’ouvrir une entreprise au Panama à la fin des années 1990, afin d’avoir un pied-à-terre dans la région pour faciliter les transports de marchandises et les communications.

Ils engagent une personne qui achetait déjà des pièces chez eux. Les pièces et les camions complets sont à ce moment envoyés par conteneurs sur des bateaux. Malheureusement, l’associé ne peut plus s’occuper du commerce et les frères Dubois décident de le fermer pour l’instant.

« Notre nouvel associé a fait face à des problèmes personnels et on a dû se résoudre à fermer cette succursale. »

Plutôt que de rouvrir un commerce, ils décident de continuer à faire affaire au Panama, mais maintenant ils vendent ici et envoient la marchandise sur place.

Le Panama est loin d’être la seule contrée avec qui Camions Dubois a des ententes. Plusieurs pays de l’Amérique latine font partie de leur liste de bons clients, comme le Mexique et le Chili. Mais également d’autres endroits plus éloignés comme Dubaï, l’Égypte, et même le Vietnam.

« Chaque pays possède ses critères, ses préférences de marques et d’années et ses lois. Les gens qui appellent sont au courant de leurs lois. Ils savent ce qu’ils veulent et comment amener le conteneur. »

Les pays accessibles par voie terrestre sont plus intéressants pour eux, car le transport y est moins compliqué.

« Vendre au Mexique est très simple : on peut envoyer les camions en pièces détachées sur les routes et les règles sont moins strictes. Par bateau, ça peut parfois prendre un mois et demi à se rendre. »

Le marché de l’Europe est un peu plus problématique, puisque ce n’est pas la même mécanique qui est utilisée.

Camions Dubois se distingue un peu partout dans le monde et le marché international s’ouvre devant Régis et Alain, qui comprendront rapidement l’importance de ces nouveaux clients.

 

Mondial

Une récession bénéfique

Au début de l’année 2008, il n’y a pas beaucoup de camions automatiques au Québec, comme ce n’est pas très connu. Mais aux États-Unis, oui !

Régis se rend donc sur place avec leur représentant des ventes. Les premières semaines, ils rencontrent plusieurs personnes mais ne sont pas très bien accueillis.

« Les gens ne comprenaient pas pourquoi des French Canadians débarquaient comme ça pour acheter leurs camions. Ils nous disaient de repartir et qu’ils ne voulaient pas de nous. »

En Floride, ils commencent par acheter une dizaine de camions usagés. Ils les vendent tout de suite à leur retour avant même de recevoir les camions au Québec.

 

 

Après les camions usagers, Régis et Alain tentent de percer du côté du neuf.

La première fois que j’ai acheté dans le neuf, c’était 28 camions. Le vendeur avait 79 ans, et il m’a dit qu’il fallait que je prenne les 28 d’un coup ou rien du tout !

Régis consulte son frère, comme il s’agit d’un très gros montant à fournir et qu’ils ne sont pas certains de pouvoir les revendre rapidement. Ils décident tout de même de prendre le risque et, le lundi suivant, Régis revient pour acheter les 28 camions lourds neufs.

Au début, ils se demandent s’ils ont pris la bonne décision, car ils ont peur que la récession arrive au Québec. Finalement, en un mois, 20 sont déjà vendus sur les 28 et les camions n’étaient même pas encore acheminés en sol québécois !

 

Risquer

Un risque qui en vaut la peine

Un autre tournant s’est produit quand l’entreprise qui produit les camions de marque Sterling annonce sa fermeture en 2009. La compagnie commence par offrir à tous les concessionnaires de racheter les camions à bon prix, mais aucun acheteur du Québec ne veut aller de l’avant, puisque ces achats représentent tout de même beaucoup de frais.

Seuls les frères Dubois décident d’en acheter un gros inventaire. Ils osent aller de l’avant.

On a été les seuls au Québec qui ont eu le courage de les acheter !

Et ils réussissent à les revendre rapidement, au grand dam de leurs compétiteurs et même des plus gros concessionnaires du Québec.

Avec ces succès en poche, Régis et son partenaire parcourent tout le Sud et le Midwest des États-Unis à la recherche d’autres camions à acheter.

« Je ne parlais pas anglais ! Mais je comprenais très bien. Grâce à l’ancien directeur général de l’entreprise, qui était bilingue et avait du front tout le tour de la tête, on a vidé tout le Sud des États-Unis ! »

S’ils se faisaient dire de repartir au début, les French Canadians sont même attendus après un an et demi d’achat en sol américain.

« On a pris le risque ! Il y a une part de jeu là-dedans… de risque et de jeu ! »

Ainsi, de 2008 à 2011, Camions Dubois achète environ 250 camions neufs et usagés aux États-Unis, qu’ils revendent ici.

 

 

C’est une fierté ! On a construit notre entreprise à partir de rien et en plus elle reste dans la famille, c’est vraiment parfait !

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De père en fils

Alain ayant pris sa retraite en décembre 2021, les deux fils de Régis, Jason et Michaël, décident d’embarquer dans l’aventure avec leur père en devenant actionnaires le 1er janvier 2022.

 

Fête pour le départ à la retraite d’Alain Dubois en 2021

Retraite

 

« On voulait qu’il y ait un changement graduel, une transition sans pression, donc Régis est resté et Alain est parti. C’est aussi moins stressant pour les employés. Un des deux piliers est encore là. »

En plus de Régis, Jason et Michaël, Joël Cartier complète le groupe d’associés. Actionnaire depuis 2016, il est entré chez Camions Dubois en 2005 comme chef mécanicien.

Le transfert de pouvoir s’est super bien passé. Chaque personne a sa responsabilité selon ses forces. Chaque jour, on discute ensemble quelques minutes et le vendredi, on prend quelques heures pour faire le point.

C’est donc une transition en douceur qui s’opère chez Camions Dubois. Régis, quant à lui, n’est pas encore prêt à partir de toute façon.

« Je pense rester encore au moins cinq ans, ou jusqu’à ce que je sente que c’est le moment pour moi de partir. »

 

Du renfort du côté des Philippines

Si les deux frères Dubois étaient seuls à tout faire au départ, ils ont élargi leur troupe avec le temps.

« On est partis de 0 à 85 employés au plus fort. Avec la Covid, nous avons dû en laisser aller plusieurs. »

Classés comme essentiels seulement pour une partie de l’entreprise, ils sont passés de 85 à 29 employés. L’exportation cesse aussi pendant cette période houleuse.

« Les clients ne pouvaient pas venir, et nous ne pouvions pas y aller non plus. » Cette pause permet quand même à l’équipe de se réinventer, de se restructurer.

« Certains employés occupaient des postes où leurs talents n’étaient mis pleinement en valeur. En plaçant les bonnes personnes aux bons endroits, on économise beaucoup de temps dans la production. »

Un autre élément qui a aidé l’entreprise durant cette période de manque de main-d’œuvre consiste dans renfort apporté par six employés philippins qui travaillent comme mécaniciens. « Ils sont très qualifiés et travaillants. »

Huit autres Philippins arrivent en janvier 2023. Camions Dubois s’est occupé de leur fournir des logements meublés et leurs familles les rejoindront sous peu.

« Ce qui est bien avec eux, c’est qu’ils viennent ici pour s’établir, pas seulement pour travailler quelques mois. Ils viennent ici pour y rester et ils en sont fiers ! »

Maintenant à 65 employés, Camions Dubois a atteint un équilibre.

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Vision et valeurs...

Perpétuation entre les générations

Si un vent de nouveauté souffle sur l’équipe de direction, les valeurs restent les mêmes. Les plus jeunes veulent simplement mieux les définir.

Pour les copropriétaires, certaines valeurs demeurent tout de même incontournables, soit le travail d’équipe, la transparence,
la rapidité d’exécution et le respect des employés.

Notre grande force, c’est qu’on est très près de nos employés.

« On est aussi très compréhensifs et flexibles dans les horaires. S’ils ont besoin de quelque chose, on est là. Nos employés, ce ne sont pas des numéros, ce sont des amis, des collègues. »

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L'engagement communautaire

L’entreprise étant établie dans un petit village de 3 500 habitants, les dirigeants trouvent important de s’engager auprès de la communauté. Bien que la population augmente jusqu’à 25 000 personnes l’été avec les vacanciers qui fréquentent les campings dans les alentours, les villageois se connaissent bien entre eux et apprécient de pouvoir compter les uns sur les autres.

Ils sont également engagés dans les loisirs, la municipalité et les Chevaliers de Colomb.

« Il y a quelques années, les Chevaliers de Colomb de Beloeil sont venus nous voir parce qu’il leur fallait un camion réfrigéré pour transporter leurs denrées périssables. On leur a donc offert le camion réfrigéré et on s’occupe aussi de l’entretien gratuitement. »

 

Engagement

 

Camions Dubois fournit entre autres chaque année le déjeuner de Noël aux élèves de l’école du village.

On essaie de faire notre possible pour aider notre communauté.

Commanditaire de l’équipe de hockey Les Gaulois de Saint-Hyacinthe, l’équipe de Camions Dubois est aussi sensible aux autres demandes provenant de la communauté.

En coulisse...

Le Pilier

 

Régis Dubois
Copropriétaire, Président

 

Le pilier de l’entreprise assure le survol de tous les secteurs. Comme c’est lui qui a le plus d’expérience, il peut aider dans tous les départements.

Nos employés, c’est comme nos enfants.

 

Le gardien des finances

 

Michaël Dubois
Copropriétaire, VP administration et finance

 

CPA de formation, Michaël a commencé à travailler comme auditeur en cabinet comptable, mais après quelques années, il s’est rendu compte qu’il était plus entrepreneur que comptable.

C’est lui qui tape sur la table quand on dépense trop !

 

Le passionné de mécanique

 

Joël Cartier
Copropriétaire, VP mécanique, exportation, ventes et pièces

 

Employé depuis 2005 dans l’entreprise, Joël Cartier connaît bien Camions Dubois. Il s’occupe plus particulièrement du côté mécanique et de l’exportation.

C’est également lui qui est allé aux Philippines pour engager les nouveaux employés.

C’est grâce à Joël si on a pu développer autant le côté mécanique.

 

L’entrepreneur dans l’âme

 

Jason Dubois
Copropriétaire, VP vente, achats, marketing

 

Ayant vu son père travailler toute sa vie pour son entreprise, Jason veut y apporter sa contribution depuis toujours.

Il suit présentement une formation à l’École d’entrepreneurship de Beauce pour peaufiner ses connaissances en entrepreneuriat.

On a vu notre père toute notre vie faire ça, mais ce n’est pas pareil quand c’est toi qui es dans ses bottines.

Famille & relève

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Une esquisse de l'avenir...

S’adapter aux changements technologiques

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Depuis plusieurs années, le monde de l’automobile a été chamboulé par la multiplication sur nos routes des voitures électriques. Et cette révolution commence à toucher aussi les camions lourds.

« Ce ne sont plus les mêmes pièces avec la technologie des nouveaux camions. À la limite, ce n’est plus des mécaniciens dont on a besoin, mais des techniciens. »

L’hydrogène et l’électrification représentent également de nouveaux joueurs dans la mécanique des années à venir.

On n’a pas le choix d’aller vers ces nouvelles technologies et plus tôt on le fera, plus on a de chance de rester compétitifs dans le domaine.

 

Nouveaux marchés

À court terme, l’entreprise souhaite s’implanter davantage aux États-Unis pour la vente de camions lourds. S’ils vendent beaucoup de pièces, ce n’est pas le cas pour les camions complets. La difficulté de ce marché réside dans la règlementation très stricte.

« Il faut prendre le temps, faire affaire avec les bonnes personnes et ça va fonctionner. »

Conseils de pro

Leur conseil principal : planifier !

Pour réussir à avoir de la relève, il faut planifier très tôt la transition, parce que le jour où l’entrepreneur voudra lâcher prise, il sera déjà trop tard.

« La chance que l’on a, c’est que Régis reste avec nous. C’est notre mentor, et sans lui tout aurait été beaucoup plus compliqué. »

Le patriarche de l’entreprise pense rester encore quelques années avec eux.

Je ne suis pas prêt mentalement à prendre ma retraite pour l’instant !

Certains défis les attendent aussi, comme le manque de main-d’œuvre, mais l’équipe de Camions Dubois est confiante dans l’avenir.

Camions Dubois

2745, rue Principale
Saint-Jean-Baptiste (Québec) J0L 2B0

1 800 363-4631

camdubois.com

Direction de l’édition : Audrey Dallaire
Auteure : Catherine Parke
Conception graphique : Liliane Racine
Révision : Marcelle Racine

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