Stéphane Turmel fonde Beaucinox à l’âge de 25 ans. Malgré son jeune âge, il n’a pas froid aux yeux et fonce avec détermination dans l’aventure entrepreneuriale. Malgré les embûches qui s’accumulent en début de parcours, il s’accroche à son rêve.

Aîné d’une famille de 10 enfants, il apprend sur la ferme familiale la persévérance et le sens du devoir accompli. Tout jeune, il travaille à la sueur de son front pour payer ses études en génie mécanique. Déjà à cette époque, les semaines de 70-80 heures font partie de son quotidien.

« Pour moi, travailler n’est pas une corvée. Si on me donne le choix entre aller à La Ronde ou aller travailler, j’hésite entre les deux. »

Je m’amuse dans le travail.

Premier de sa promotion au Cégep, il se distingue également lors de son passage à l’École de technologie supérieure de Montréal, où il complète son baccalauréat en 3 ans seulement. Stéphane trépigne sur les bancs d’école. Il n’étudie pas, préférant consacrer toutes ses énergies aux travaux pratiques et aux stages en entreprises.

« Une entreprise m’a proposé un projet de stage. Un projet énorme. Les enseignants ont refusé la proposition, qu’ils jugeaient trop ambitieuse. Je me suis entêté à réaliser le projet. J’ai appris beaucoup de cette expérience. Et j’ai même eu une bonne note! »

Détermination

S’initier

La volonté d’apprendre son métier sur le terrain

Stéphane s’anime lors des stages en entreprise. Autodidacte, il enrichit ses connaissances au contact des gens d’expérience. « Dans le cadre d’un cours, j’ai dessiné un projet pour une entreprise. J’ai ensuite passé tous les soirs des semaines suivantes dans l’usine pour voir comment mon dessin prenait forme. »

Lors de son stage, il double bénévolement ses heures de travail. « J’inscrivais 40 heures sur ma feuille de temps, mais j’en travaillais 80. Du matin au soir, sept jours sur sept. »

De retour en classe, l’étudiant n’a alors qu’une seule idée en tête : réintégrer le marché du travail. Cela ne saurait tarder puisque dès le premier stage, son employeur l’embauche comme stagiaire et futur associé!

Diplôme en poche, Stéphane rejoint son partenaire d’affaires. Responsable de l’ingénierie, il conçoit et optimise des équipements industriels dans un atelier de Sainte-Marie-de-Beauce. Peu de temps après, son associé acquiert une deuxième entreprise spécialisée dans la conception de meubles de laboratoire.

En 2007, quelques mois à peine après le début de leur association, les deux entreprises font faillite. « Au début des déboires financiers de l’entreprise, j’ai payé de ma poche pour honorer nos engagements auprès des clients. J’y ai perdu toutes mes économies. »

Victime d’un revers financier dont il n’est pas responsable, l’ingénieur refuse de se laisser abattre. En quelques heures, littéralement, il remplit toutes les formalités administratives et fonde sa propre entreprise : Beaucinox.

Le vendredi, l’entreprise faisait faillite. Le lundi suivant, je répondais au même numéro de téléphone, mais au nom de Beaucinox.

Jugeant qu’il a besoin de la crédibilité et de l’expérience de son partenaire pour obtenir des contrats de conception de machinerie sur mesure, Stéphane embauche son mentor. Le rapport de force bascule et ne se réalise pas sans heurts.

« J’ai obtenu le financement pour la relance de l’entreprise, mais le partage des actions s’inverse. À 25 ans, je deviens le seul propriétaire et mon ancien patron devient mon employé. »

Les débuts de l’aventure entrepreneuriale sont modestes. L’accès au crédit est restreint en raison de la crise financière mondiale et de la récession qui s’amorce, mais Stéphane a les reins solides. Jusqu’au jour où son partenaire, responsable du développement des affaires, accepte une série de contrats qui fragilisent les finances de Beaucinox.

En 2010, Stéphane est contraint de mettre à pied son ami et mentor. Le choc est difficile à encaisser. Reconnaissant et loyal, Stéphane rumine la situation pendant des mois.

J’ai pris un coaching de gestion pour cerner le problème. Ça m’a pris un an, mais à un moment donné, je n’avais plus le choix et je me suis résigné à voler de mes propres ailes. C’était la seule chose à faire pour éviter la faillite.

S’affranchir

Au cours des années suivantes, le jeune homme s’embourbe dans une série de déboires administratifs, judiciaires et financiers qui bouleversent l’entrepreneur et sa famille.

Résilient, Stéphane traverse tout de même cette zone de turbulence avec confiance, se concentrant sur la consolidation de l’entreprise. Entrepreneur aguerri, il gère la croissance de Beaucinox, augmentant graduellement la superficie de l’usine à même la bâtisse qu’il occupe afin de répondre à l’augmentation de la demande.

De plus, il entame la décontamination de l’immense terrain industriel, posant ainsi bien inconsciemment les jalons d’un projet d’investissement majeur.

Stéphane se démarque par ses solutions innovantes qui surpassent les attentes du client et sa vision d’un système de production intégré performant.

Le jeune homme se projette avec confiance dans l’avenir. Étudiant, lors d’une entrevue d’embauche, le président de l’entreprise lui demande : « Où te vois-tu à court, moyen et long terme ? » Du tac au tac, Stéphane lui répond : « À court terme, je me vois dans la petite garde-robe qui a l’air d’être mon futur bureau. À moyen terme, je n’en ai aucune idée. À long terme, je me vois assis à ta place. »

Stéphane n’a pas l’ambition de créer un empire. Son ambition consiste à résoudre des problèmes de plus en plus complexes ainsi qu’à créer des équipements sur mesure qui répondent aux besoins du client.

Aspirations

Rien n’est statique dans l’esprit de l’ingénieur.
Les idées se bousculent alors qu’une solution en entraîne une autre encore plus performante que la première.

Se surpasser

Pour lui, rien n’est impossible. Il s’entoure donc de gens tout aussi passionnés que lui qui possèdent la confiance, l’autonomie et la volonté du dépassement de soi.

J’accepte que les gens se trompent et fassent des erreurs. Ce que je n’accepterai pas, c’est qu’on ne réponde pas aux besoins du client.