Tiges 4 saisons Nancy Bergeron Patrick Crochetière Nicolas Crochetière Jessy Crochetière
Fabrication
Centre-du-Québec
Tiges 4 saisons est une entreprise québécoise fondée en 1976 par Jean-Guy Bergeron. Au fil des années, elle est devenue le leader nord-américain dans la fabrication de matériel de coffrage, grâce à ses hauts standards de performance. Au-delà de ses produits innovants et de qualité, elle tire sa force dans la fidélité de ses employés et de sa clientèle, mais aussi d’une relève de troisième génération assurée par Nicolas et Jessy Crochetière, fils des propriétaires Nancy Bergeron et Patrick Crochetière.
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Les prémices...
Gravir les échelons un à un
C’est un peu par hasard que Tiges 4 saisons a pu avoir une
relève familiale, en 2009. Pourtant, sans le savoir, Nancy et
Patrick avaient déjà l’étoffe d’entrepreneurs.
Nancy
Avant de devenir présidente de l’entreprise fondée par son père, Nancy amorce un cours en coiffure et esthétique et elle travaille dans un service de garde pendant huit ans. C’est à force de se faire répéter par son entourage que son père a besoin de relève qu’elle se lance dans l’aventure… malgré elle.
Moi, à ce moment, je ne me vois pas faire des panneaux de coffrage: c’est une job de gars dans ma tête !
Nancy tente tout de même le coup en travaillant sur la ligne de production. De fil en aiguille, elle met en place une structure RH alors qu’il n’y a personne d’attitré à ce rôle. Elle aime chouchouter les employés, être une oreille attentive. Pas étonnant si on se base sur son métier en garderie!
Patrick
Patrick est embauché en 1988 à titre de camionneur. Avec un secondaire 5 en poche et deux années d’expérience en mécanique diesel, il se réjouit de dénicher un emploi qu’il occupera pendant 14 ans.
La vie de camionneur est prenante. Patrick travaille 100 à 110 heures par semaine. Pas évident pour une vie de famille avec de jeunes enfants. Pour des raisons de santé, son médecin exige qu’il ralentisse la cadence, et c’est ainsi qu’il fait sa place dans l’usine auprès du département du transport. Comme il n’y avait personne pour surveiller l’inventaire de la matière première, Patrick commence aussi à gérer l’entrepôt.
De fil en aiguille, je suis rentré dans l’approvisionnement et j’ai commencé à gérer la production.
Dévouement
Une transition naturelle
En 2004, alors sous l’égide de Jean-Guy, l’entreprise est la proie d’un incendie. Il en profite pour agrandir l’entrepôt, tandis que le chiffre d’affaires augmente. Le père de Nancy est toutefois de moins en moins présent et il voit dans la relève de bons piliers de confiance.
Un jeu de chaises musicales entre différents employés amène Patrick à gravir les échelons rapidement. Ne reculant devant rien, celui-ci bâtit une équipe complète de contrôle qualité.
C’est en 2009 que Jean-Guy Bergeron laisse officiellement les rênes à ses quatre enfants et son beau-fils. À ce moment, Tiges 4 saisons distribue des accessoires de coffrage à travers le Québec, l’Ontario et la Nouvelle-Angleterre.
Malgré un chiffre d’affaires de neuf millions de dollars, les nouveaux propriétaires ont la fougue du jeune entrepreneur et les idées de grandeur qui l’accompagnent.
Un rachat difficile
Quelques années plus tard, Nancy rachète
les parts de sa soeur et de l’un de ses frères.
Encore aujourd’hui, quand elle y repense,
les larmes lui montent aux yeux. Elle ne
cache pas que d’avoir dû choisir entre sa
famille et l’entreprise reste encore à ce jour
une blessure ouverte.
Ç’a été le
plus dur coup,
mais ça a été le
plus beau coup.
Devant l’adversité, elle a dû choisir entre la
fratrie ou ses 100 employés. Elle sait toutefois
que ses enfants ne sont pas loin derrière
pour l’appuyer.
« T’es tout le temps déchiré entre plein de
choses qui font que tu t’aperçois que ça ne
fera pas avancer l’entreprise et
qu’au contraire, ça va lui nuire. »
Vision et valeurs...
Les États-Unis dans la mire
Les temps morts qui ponctuent l’année dans le domaine
de la construction dérangent les nouveaux propriétaires.
Ils sont tannés de mettre à pied des
employés l’hiver pour en former de
nouveaux le printemps venu.
On disait tout le temps qu’il faudrait aller chercher un petit secteur pour garder notre monde et stocker l’hiver.
C’est ainsi qu’ils s’imposent aux États-Unis,
notamment en participant au Salon de la
construction à Las Vegas, ce qui leur permet
de créer des relations solides avec des
distributeurs américains.
Ils ont maintenant une place de choix
dans sept États du Midwest et ont réussi à
tripler leur chiffre d’affaires. Leurs produits
sont un peu partout à travers le monde,
mais l’Amérique du Nord demeure leur
marché principal.
C’est à coup d’essais et d’erreurs qu’ils
tentent de distribuer des produits outre-mer,
notamment au Mexique et en Inde.
« On a envoyé des équipes en Inde pour
leur montrer comment ça fonctionnait,
mais des gens qui ont de la misère à avoir
trois repas par jour et où il fait 35 degrés…
notre matériel était trop lourd pour eux.
Ça n’a pas été un succès. »
Investir pour mieux conquérir
En 2015, alors que l’expansion va bon train, la production doit se poursuivre la nuit, mais le manque de personnel se fait sentir. Ils commencent ainsi à s’intéresser à l’automatisation et la robotisation de leurs procédés.
À partir du mois d’avril, la construction, ça décolle en fou. D’avril à juin, ce n’était pas rare qu’on tombait à un mois et demi, deux mois dans les délais de commande. On n’aimait pas
trop ça.
C’est là qu’on a commencé à automatiser.
L’enjeu du poids
Soucieux d’offrir un produit durable et de qualité, ils investissent à l’interne dans la recherche et développement. Les matériaux de coffrage étant très lourds, ils tentent constamment d’en développer de plus légers pour faciliter le travail — très physique — des coffreurs. Ils font notamment affaire avec une compagnie du Nouveau-Brunswick dont les méthodes permettent de diminuer le poids du produit de 20 %.
Mais ce n’était pas durable. Après 5, 6, 7, 8, 10 coulées, le panneau commençait à se défaire. C’était prometteur, mais ça ne toughait pas la run et ça se délaminait.
Essais & Erreurs
Foncer...
à ses risques et périls !
Visiblement, Patrick et Nancy sont à l’affût
des enjeux propres aux coffreurs. Mais, ils
ne sont à l’abri des échecs. Ils l’apprennent
à leurs dépens au moment où ils conçoivent
une fenêtre à auvents.
« On se faisait un petit peu pousser dans le
dos pour produire, produire, produire pour
être prêts quand on serait prêts à en vendre,
mais cette fenêtre-là était un petit peu trop
chère et elle ne s’est pas vendue. Alors on est
restés avec 100 000 $ de stock. »
Ils font appel à Récuper-action, qui leur donne
un peu d’argent en échange des fenêtres.
Avec toute cette marchandise, Patrick et
Nancy s’apprêtaient même à bâtir un autre
entrepôt à cause du manque d’espace.
Le développement des affaires en Inde s’avère
aussi une déception, alors qu’ils y ont envoyé
pour 250 000 $ de matériaux et une équipe
complète pendant un mois pour bâtir
quelques maisons.
Ça a coûté tout près
de 500 000 $ et ça n’a
rien donné. L’Inde, ça a été
un flop. On ne savait pas dans
quoi qu’on s’embarquait.
On y croyait.
Un défi à surmonter
Tiges 4 saisons a toujours pu se vanter d’avoir des délais de livraison
très courts. Mais la COVID est venue jouer les trouble-fêtes.
La combinaison du télétravail et du
confinement pousse beaucoup de gens à
sortir des grandes villes pour s’installer en
banlieue et se bâtir une maison. D’autant plus
que d’autres en profitent pour agrandir ou
rénover, ce qui fait en sorte que l’argent est
réinvesti localement.
« L’argent qu’ils ont accumulé,
ça a fait virer la construction. »
Ainsi, les matériaux de coffrage sont
en demande et le carnet de commandes
s’allonge. Au pic de la pandémie, l’entreprise est
forcée de fermer trois jours seulement,
mais elle redémarre la production avec
à peine 40 employés, pour doubler ce
nombre durant l’été.
Ça a pris
quasiment un an
avant qu’on revienne
à 100-110 employés.
Le recrutement a
été très difficile.
Il y en a qui avaient
peur de rentrer.
Ils s’estiment toutefois chanceux de ne
jamais avoir manqué de matière première.
« On est quatre mois et demi en retard,
mais c’est vraiment de la production, ce n’est
pas parce qu’on attend après le matériel. »
Ces délais inhabituels les forcent à peser
sur le frein de certains projets, dont celui
du lancement d’un site Internet pour les
commandes en ligne.
L’heure de passer le flambeau
En juin 2021, Nancy et Patrick sont fin prêts à passer le flambeau
et annoncent leur semi-retraite aux employés.
Une nouvelle étape qui se fait tout naturellement, alors que Nicolas et Jessy s’impliquent dans l’entreprise depuis qu’ils sont adolescents. Nicolas touche à tous les postes et détient même son permis de classe 1 pour faire de la livraison.
Après son baccalauréat, il s’implique comme conseiller en ressources humaines. En tant que nouveau vice-président, Nicolas axe ses efforts sur la communication interne en faisant l’analyse de chacun des départements pour approfondir ses connaissances.
Générations
Je ne sais pas si ça aurait été la même chose si un pur étranger avait acheté. Il y aurait peut-être eu un petit vent de panique avec nos vieux de la vieille. Ce sont des employés fidèles, heureusement qu’ils étaient là et qu’ils sont encore là.
L’importance d’avoir un plan
Nicolas et Jessy savent que l’heure de la retraite officielle de leurs parents approche. Nicolas commence à se questionner sur son avenir et sur la valeur ajoutée qu’il peut apporter à l’entreprise. Mais avec à peine deux ans d’expérience en ressources humaines, il ne se sent pas tout à fait outillé pour prendre le plein contrôle d’un bateau
de 150 employés.
Ils élaborent ainsi un plan de relève avec la firme Bravad, pour établir des objectifs précis sur un horizon de trois à cinq ans. Nicolas est rassuré et se sent d’attaque pour faire sa place. Avec une équipe d’expérience autour de lui — plusieurs comptent plus de 35 ans d’expérience —, il sent qu’il pourra apprendre à son contact.
Mais cette équipe va elle aussi partir à la retraite. Nicolas et Jessy sont conscients que l’un de leurs enjeux sera de savoir s’entourer d’une équipe solide sur laquelle s’appuyer, comme leurs parents
l’ont fait.
Relève
On entend souvent dire que la
3e génération d’entrepreneurs ne
passe pas au travers, mais tout
ce que ça prend, c’est de la
préparation.
Prévoyance
En coulisse...
La mère de la famille
Nancy Bergeron
Présidente
Toujours à l’écoute des autres, la force de
Nancy réside dans sa gestion centrée sur
l’humain. Il n’est pas rare qu’elle se promène
dans l’usine pour distribuer des collations
aux employés ou encore qu’elle garde leurs
enfants. Elle est comblée lorsque les autres
sont à l’aise dans leur environnement
de travail.
Dans mon livre à moi, les employés sont ici plus longtemps qu’à la maison. On passe les trois quarts de notre vie au travail. C’est important que les gens soient bien. Je suis contente quand je suis capable d’aider.
Le structuré
Patrick Crochetière
Directeur général
Rationnel et structuré, Patrick est
clair: c’est l’équipe qui fait la force de
l’entreprise. Il aime se fixer des objectifs
et les atteindre malgré les obstacles.
Prends soin de tes employés, parce que
sans employés, t’en as pas, d’entreprise.
C’est simple, c’est clair. C’est de se
dépasser et de voir les opportunités
et de faire plus de bons coups que de
mauvais coups.
Entraide
L’analytique stratégique
Nicolas Crochetière
Vice-président, assistant directeur général
Nicolas fait ses études collégiales en techniques de comptabilité et gestion.
Il détient un baccalauréat en administration, concentration ressources humaines, de l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Il fait un stage chez Cascades à Kingsey Falls avant d’acquérir davantage d’expérience en ressources humaines chez Tiges 4 saisons. Âgé de 29 ans, il est comme un poisson dans l’eau lorsqu’il peut réfléchir à la manière d’améliorer les processus internes. Terre à terre et visionnaire, il sait bien s’entourer pour approfondir ses connaissances.
Depuis que je suis dans mon rôle de VP, que j’ai plus une vue d’ensemble, j’aime mieux ça. C’est la pensée stratégique qui est l’avant-plan, alors que dans les ressources humaines, c’est plus du day-to-day.
Le relationniste
Jessy Crochetière
Représentant aux ventes
Âgé de 27 ans, Jessy fait ses débuts dans l’entreprise vers l’âge de 14 ans sur la chaîne de montage. Il complète une technique en génie mécanique avant de faire un double DEP en ventes et représentation, un domaine qui l’attire davantage.
J’ai toujours eu de la facilité à saisir et à discuter avec le monde.
Pour apprendre son métier et l’anglais, il séjourne quatre mois aux États-Unis. Depuis, il porte sous son aile plus de 350 clients et il aspire à devenir directeur des ventes. Il n’y a pas de doute, Jessy et Nicolas sont complémentaires.
Lui, c’est plus la tête de l’entreprise alors que moi, c’est le contact direct avec le client.
Famille
Une esquisse de l’avenir...
Revenir à l’essentiel
Avec la nouvelle relève en place, Tiges 4 saisons risque de voir son visage rajeunir. Mais les mêmes valeurs demeurent.
Encore secoués par la pandémie, Nicolas et Jessy veulent prendre leur temps et entendent préserver la réputation de l’entreprise en rétablissant les délais de livraison.
Les délais de livraison rapides et la satisfaction client, ça a été notre grande force. On veut revenir à ça.
Pour y parvenir, la robotisation et l’automatisation de la production se poursuivent en parallèle avec l’embauche de travailleurs étrangers qui viennent en renfort. Une fois les délais stabilisés, ils seront d’attaque pour se concentrer sur le long terme.
En plus de leur présence accrue au Québec et en Ontario, ils visent à poursuivre le développement chez nos voisins du Sud pour se tailler une place aux côtés de leur principal compétiteur américain.
Et les parents, eux? Ils iront profiter de leur retraite à Shawinigan, dans leur toute nouvelle demeure qu’ils ont bâtie au bord de l’eau. Mais ils ne seront jamais bien loin pour conseiller leurs fils…
Tiges 4 saisons
192, 6e Rang
Saint-Rosaire (Québec) G0Z 1K0
Éditeur : Memorial Éditions
Direction de l’édition : Audrey Dallaire
Auteure : Roxanne Caron
Conception graphique : Liliane Racine
Graphiste : Marie-Hélène Taillon
Révision : Marcelle Racine
© 2022, Memorial Éditions
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