Les trois repreneurs de Trilogie, Nathalie Blain, Frédéric Bouthillier et Guy Lépine, prônent avec conviction les valeurs d’un homme qui a tenu toute sa vie à demeurer intègre.

Quand on a eu l’occasion d’investir et de continuer l’oeuvre de Claude, on n’a pas hésité une minute.

Ils ont entre leurs mains une entreprise fiable, efficace et bienveillante fondée par un grand entrepreneur auquel ils vouent un respect sans borne.

Estime

Claude Desharnais

Lorsqu’il atterrit chez Girard Roy et Associés en avril 1994, Claude est en terrain connu. La firme de services-conseils qui l’emploie n’oeuvre que dans le domaine hospitalier, un monde qu’il connaît très bien, ayant tout juste quitté son poste d’informaticien à l’hôpital Louis-Hippolyte Lafontaine de Montréal, où il travaillait depuis huit ans.

Le jour où la compagnie Médisolution achète l’entreprise en novembre 1996, Claude ne s’y sent plus du tout confortable.

On travaillait pour une firme qui vendait de l’équipement et des logiciels alors qu’on voulait offrir du service-conseil intègre. C’était incompatible !

Le Groupe Inca voit alors le jour, une division logée à l’extérieur de la grande firme et créée pour faire bande à part afin de poursuivre sa mission première. Le périple ne dure qu’un an, au grand désarroi de Claude. Médisolution est achetée par une entreprise dont le siège social est à Toronto.

On m’a demandé de vendre des équipements pour la firme et j’avais des réticences à le faire. Je ne l’ai pas caché.

En vacances avec sa famille en Floride, Claude reçoit un coup de poing en pleine figure.

« Je suis sur la plage et mon plus vieux me dit qu’un fax est entré à l’hôtel. Il m’annonce que mes patrons me mettent à la porte ! »

Après avoir obtenu excuses et compensations de la part de l’organisation torontoise pour avoir été traité de la sorte, Claude rebondit. Il a un plan.

Il communique avec une dizaine d’anciens collègues et les invite tous à le rencontrer. Après l’entretien, Daniel Guay et Martin Beaupré embarquent avec lui dans l’aventure entrepreneuriale qu’il propose. L’entreprise Desharnais, Beaupré, Guay et Associés Inc. est fondée en août 1999.

On a tous mis notre maison en jeu. On a pris de gros risques !

« Ça faisait quelques années que j’y pensais. Je voulais créer quelque chose, me lancer en affaires. »

Les nouveaux partenaires utilisent leur expertise en développement sur mesure auprès des centres de réadaptation de la province et obtiennent rapidement une douzaine de clients.

On s’est assurés de pénétrer une partie du marché. Ça nous a donné un levier pour bien démarrer.

Claude, Daniel et Martin invitent leur ancien collègue Frédéric Bouthillier à se joindre à l’équipe.

Nathalie Blain

Frédéric Bouthillier

On se souvient toujours de nos bons coups. Être allé chercher Frédéric, c’en a été tout un !

L’ancien bras droit de Claude, Nathalie Blain, n’hésite pas à se rallier elle aussi à la bande, au grand bonheur de celui-ci.

Peu de temps après, l’entreprise décroche un mandat d’impartition auprès d’un client de grande importance. La tâche consiste à rehausser un bon nombre de postes de travail pour effectuer le passage à l’an deux mille. C’est Martin qui hérite de la gestion de ce projet d’envergure.

Avoir du flair

En 2006, Trilogie est bien positionnée sur le marché, avec une cinquantaine d’employés à sa charge.

Elle connaît une année fructueuse avec la réforme du ministre Couillard et la mise en place de Centres de Santé et de Services Sociaux (CSSS).

L’entreprise propose du jamais vu : une forme d’impartition beaucoup plus intégrée aux façons de faire de son client, pour assurer une proximité avec celui-ci afin de mieux répondre à ses besoins.

Chef de file

On recevait des bêtises de nos concurrents qui agissaient plus comme des agences de placement. Ils nous détestaient parce que notre offre était trop bonne !

Les curriculum vitae fusent de partout et Claude a le choix des meilleures ressources. Son entreprise a le vent dans les voiles. En 2007, Trilogie devient la meneuse en impartition dans le secteur de la santé du Grand Montréal.

« On a pédalé et ç’a été toute une année ! »

GRANDIR pour mieux servir

Avec l’arrivée en 2015 de la réforme du ministre Barrette visant à confier l’administration de tout le réseau de la santé à des Conseils Intégrés de Santé et de Services Sociaux (CISSS), l’équipe de Trilogie s’agrandit, comptant maintenant plus de quatre-vingts employés.

Elle participe à la mise en place des parcs informatiques des cinq organisations (CIUSSS) qui gèreront les établissements de la santé du Grand Montréal.

Plusieurs établissements fusionnaient, il fallait unifier et standardiser le tout. On leur a donné tout un coup de main.

Évolution

Quand le vent tourne

Le tableau s’assombrit toutefois par la suite. Le gouvernement du Québec décide de monter ses propres équipes d’informaticiens et embauche une bonne partie des employés de Trilogie. Un moment extrêmement difficile pour l’entreprise, qui malheureusement, ne fait pas le poids.

« On ne pouvait pas assurer d’aussi bons salaires et avantages. Ç’a été dur de laisser aller d’aussi bonnes ressources. »

Trilogie se tourne alors vers le milieu municipal. Elle développe davantage cette avenue en effectuant d’abord de plus petits mandats. En 2017, Frédéric embauche Guy Lépine, qui devient rapidement un précieux allié. La troupe est efficace, offre un rapport qualité-prix imbattable, de la souplesse et de la flexibilité à ses clients.

On assurait la charge de travail de trois personnes avec une seule ressource.

Les municipalités s’en parlent entre elles, ce qui porte fruit. En 2019, Trilogie est la fière meneuse de l’impartition du secteur municipal sur la Rive-Sud de Montréal.

Guy Lépine

En 2021, malgré la pandémie mondiale, l’entreprise demeure fort occupée. Des hôpitaux ont besoin de ressources et plusieurs cliniques de dépistage sont créées, toutes supportées par un réseau informatique. Claude surprend toutefois Frédéric avec une nouvelle inattendue.

Il m’annonce qu’il veut vendre !

Ébranlé par le décès d’un proche, Claude souhaite se retirer et profiter de la vie auprès

de sa famille. Frédéric, qui lui a souvent signifié son désir d’acheter des parts de l’entreprise, saute sur l’occasion et invite Guy à se joindre à lui dans l’aventure.

Transmission

Je n’ai pas hésité à le faire. Je savais qu’avec Frédéric, il n’y aurait aucun problème.

Les deux hommes ont en tête une dernière personne, un atout incontournable à leur duo, leur collègue Nathalie.

Je ne me serais jamais imaginé être un jour copropriétaire d’une entreprise ! Guy, Frédéric et moi, on se complète bien.

Il est primordial toutefois pour le trio d’être appuyé encore quelques années par Claude, qui agit à titre de guide. Le mentor est très enthousiaste quant à l’avenir de ses trois repreneurs.

« Ils se connaissent très bien, ils ont travaillé ensemble avec les valeurs de cette entreprise et ils ont la même vision. C’est tout un avantage. »

Guy Lépine, Frédéric Bouthillier, Claude Desharnais et Nathalie Blain

Ce sont des personnes travaillantes, loyales et humbles qui donnent sans compter.
— Claude

L’oreille attentive

Frédéric Bouthillier
Directeur général, chargé de projet, conseiller senior TI et copropriétaire

Frédéric débute ses études collégiales en sciences pures et appliquées, mais découvre assez vite que ce n’est pas pour lui. Il opte plutôt pour une formation en informatique donnée au Cégep de Valleyfield. Puisque son programme lui permet à la fois d’étudier et de travailler dans son domaine, Frédéric sait rapidement qu’il a trouvé sa voie.

Dès ses débuts chez Coba logiciel de gestion à Longueuil, il se passionne pour le service à la clientèle et le déploiement de solutions. C’est en 1998 qu’il rencontre Claude pour la première fois, chez Groupe Inca. Il se joint à DBG Groupe Conseil dès les premières semaines de sa création et suit Claude dans l’aventure de Trilogie. Avant de devenir copropriétaire, il touche à la gestion d’équipes multidisciplinaires et à la direction de l’impartition. Frédéric est une personne accessible, pragmatique, conservatrice et fidèle.

« C’est naturel pour lui d’aider. C’est une grande qualité. Il est très généreux de sa personne et ça, c’est précieux. »

Le vaillant gestionnaire

Guy Lépine
Directeur général adjoint, chargé de projet, conseiller senior TI et copropriétaire

Déterminé à devenir vétérinaire, Guy débute ses études en sciences de la santé, mais bifurque vers le programme en électronique du Cégep Édouard-Montpetit. Il cesse ses études pour travailler à temps plein chez Jean Coutu et occupe après à peine six mois le poste de gérant-adjoint. Préoccupé par son avenir, il retourne aux études en électronique, mais cette fois au Cégep du Vieux-Montréal, où il se spécialise en télécommunications.

Guy effectue ensuite toutes sortes de contrats, mais en raison d’une blessure, il retourne une fois de plus sur les bancs d’école, cette fois en informatique à l’Institut TECCART. Il termine son AEC en 2000. C’est en 2017 qu’il se joint à l’équipe de Trilogie. Guy est un homme de confiance, franc et honnête qui sait prendre les choses en main. Il aime le travail d’équipe et apporte toujours une touche d’humour bien à lui.

« Il donne l’heure juste, mais sans jamais blesser les gens. C’est un homme très courageux et intègre. »

L’artiste de la finance

Nathalie Blain
Directrice des services administratifs et copropriétaire

Nathalie envisage d’abord une carrière comme secrétaire médicale. Elle complète un DEP en secrétariat, puis une spécialité dans le domaine médical. Elle fait tout de suite ses débuts dans le réseau de la santé, puis obtient un poste au Centre hospitalier Jacques-Viger en 1990. Parallèlement, elle étudie les soirs et les fins de semaine pour terminer un DEC en administration (option finance) à travers deux grossesses.

Elle est embauchée chez Groupe Inca lors d’un congé sans solde, se joint à DBG Groupe Conseil et quitte le réseau de la santé en décembre 1999 pour agir à titre de responsable des services administratifs aux côtés de Claude et de son équipe. Nathalie est un excellent bras droit. C’est une femme impliquée qui a le souci du détail. Elle est discrète, fiable, honnête et disponible.

« Elle nous fait réfléchir différemment et renforce notre style de gestion. C’est comme une maman qui nous ramène à l’ordre des fois ! »

Le mentor

Claude, c’est un des meilleurs patrons que j’ai eu dans ma vie. C’est la personne la plus humaine que je connaisse.
— Guy

Le grand sage

Claude Desharnais
Fondateur et conseiller stratégique

Claude complète d’abord un diplôme collégial en sciences pures afin de s’ouvrir les portes sur toutes sortes de métiers. Il obtient ensuite un baccalauréat en administration, concentration marketing, à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). En 1982, il nourrit le désir de se spécialiser en informatique, puisqu’il note un essor important sur le marché. Il entreprend alors une maîtrise en informatique à l’université de Sherbrooke.

Claude se colle d’abord au monde du tennis, puisqu’il possède des contacts pour avoir lui-même pratiqué ce sport, puis travaille pour quelques firmes en informatique avant d’atterrir à l’hôpital Louis-Hippolyte Lafontaine. Il réalise son plein potentiel lorsqu’il fonde Trilogie. Claude est un homme facile d’approche, convivial, avenant et respectueux qui possède un grand sens de l’humour.

« Il nous a montré comment avoir du plaisir tout en effectuant un travail sérieux et rigoureux. C’est un excellent mentor. »

Nathalie, Guy et Frédéric comptent poursuivre leur lancée dans le domaine municipal et paramunicipal en abordant de nouvelles stratégies.

Ils envisagent aussi de développer le marché des entreprises privées. Ils ont confiance en leur trio, soutenu de main de maître par leur mentor, qui recrute notamment pour eux de nouvelles ressources.

On apprécie vraiment qu’il nous donne encore du temps. Son expérience et ses mots d’encouragement sont d’une grande valeur pour nous.

Les repreneurs font face à un défi de taille comme la plupart des entreprises à ce jour : la pénurie de main-d’oeuvre. Si elle compose régulièrement avec l’absence de ressources, la troupe demeure positive, même si parfois elle ressent la vague impression d’être sur un ring de boxe. Une image très évocatrice pour le trio.

« La boxe nous apprend à se relever seul, mais les sports d’équipe nous apprennent à le faire tous ensemble. Seul, le problème pèse 100 livres sur tes épaules. À quatre, il en pèse 25 ! »