AGT Robotics Éric Bélanger Louis Dicaire
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AGT Robotics conçoit et fabrique des équipements industriels automatisés. Possédant une expertise en création de systèmes de soudage robotisés, cette entreprise trifluvienne laisse désormais sa marque partout dans le monde. Éric Bélanger, président, ainsi que son associé Louis Dicaire, directeur général, ont su rassembler tous les ingrédients nécessaires à cette grande réussite : rebondir face à l’adversité, travailler dans le plaisir et surtout, s’entourer d’une équipe compétente et engagée.
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Les prémices...
Entre les rêves et les ambitions
Éric Bélanger a réalisé des études en génie mécanique à la Polytechnique de Montréal. Vers la fin de son parcours académique, il songeait déjà à démarrer sa propre compagnie. Sa créativité de même que ses aspirations le mèneront vers une grande aventure parsemée de rencontres significatives, de projets stimulants ainsi que d’imposants défis.
Après avoir travaillé un an et demi comme employé dans une usine automatisée en construction à Terre-Neuve, Éric, passionné de voyages, part à la découverte de l’Europe pour quelques mois. À son retour, il prend connaissance du tout nouveau programme Gestion et démarrage d’entreprise offert à Trois-Rivières. La puissante fibre entrepreneuriale qui l’habite depuis la fin de ses études le pousse alors à quitter Montréal pour embarquer à pieds joints dans ce projet.
Au cours de la formation, j’ai rencontré des gens, qui m’ont présenté d’autres gens… Tous ces contacts ont joué un rôle majeur dans la création de ma compagnie.
C’est ainsi qu’en 1992, Éric démarre son entreprise, qu’il nomme Avant-garde technologie (AGT), aux côtés de son frère Ghislain, un technicien en génie mécanique. Leur objectif commun : concevoir et fabriquer des équipements industriels automatisés.
Défis
Passion et modestie
Malgré la grande volonté et l’enthousiasme débordant des deux acolytes, les affaires d’AGT décollent tranquillement. Ils composent avec un manque d’expérience, peu de liquidités et plusieurs embûches sur le plan technique.
« On a eu un chiffre d’affaires de 30 000 $ la première année. Heureusement, on avait bien du plaisir ! »
Devant les nombreux défis auxquels ils doivent faire face, les nouveaux associés sont loin de baisser les bras. Ils décident de louer un local pour mener leurs opérations. Peu de temps après, Ghislain se construit une maison à Mont-Carmel. Les deux frères y bâtissent un garage de leurs mains en prenant soin d’y intégrer un petit bureau.
« Le garage de Ghislain représente le premier siège social d’AGT Robotics. Finalement, il n’a jamais pu y mettre un bicycle à pédales ! »
Leur complémentarité facilite grandement les choses. En effet, Ghislain demeure responsable de la fabrication et de l’assemblage des machines, alors que le rôle d’Éric se situe davantage autour de la conception et de la vente.
Voir GRAND
En 1995, Ghislain et Éric ont des visées d’expansion. Pour ce faire, l’entreprise doit prendre place au sein d’un local plus vaste. Pour les aider, leur père leur prête 25 000 $, un montant qui fera office de mise de fonds pour l’achat de leur première bâtisse, située dans le secteur Cap-de-la-Madeleine.
« Je ne voulais tellement pas que mon père perde 25 000 $ ! C’était une motivation supplémentaire à redoubler d’efforts pour que nos affaires portent fruit. »
Leur travail acharné fera d’ailleurs grimper le nombre d’employés d’AGT en flèche. Une quinzaine de personnes intègrent les rangs de l’entreprise et mettent leur créativité au profit d’une foule de projets sur mesure. Une multitude de manufacturiers contactent AGT en vue de faire produire des équipements de toutes sortes. Ils touchent ainsi à plusieurs domaines tels que le bois, le caoutchouc, les filtres à air, la brique et même les mèches de cheveux !
Un client arrivait avec un problème et on ne disait jamais non.
À la recherche d’un « Repeat Business »
Même si l’entreprise reste rentable, leur modèle d’affaires fait en sorte que Ghislain et Éric sont toujours contraints de recréer et de recommencer. Conséquemment, ils font face à un risque technique et financier constant.
On a perdu beaucoup d’argent sur certains équipements sur mesure en menant des projets de cette façon-là.
En l’an 2000, AGT déménage dans une bâtisse de 5 000 pieds carrés sur le boulevard Parent à Trois-Rivières. Éric, qui a toujours aspiré à faire voyager AGT outre-mer, réfléchit ardemment à des façons de délaisser la création de projets sur mesure pour passer à la commercialisation de produits.
« Quand tu réalises des projets spécifiques pour chaque client, tu n’as pas d’autre choix que d’établir une relation de proximité. Ce n’est pas possible de faire du sur-mesure avec un client en Europe. On a donc fait plusieurs tentatives de repeat business, mais ça ne marchait pas. »
En 2005, afin de trouver des solutions, AGT fait appel à un consultant. Éric et Ghislain lui confient leur vision et leurs ambitions.
On a alors compris qu’on devait passer de créateurs à entrepreneurs.
« Un créateur, c’est quelqu’un qui aime inventer des choses qui fonctionnent. Un entrepreneur, c’est une personne qui aime vendre des choses qui rapportent. »
Audace
De cette réflexion émane un plan stratégique qui s’étalera sur cinq ans. En parallèle, Ghislain quitte AGT au cours de l’année 2007.
La création du BeamMaster
La sectorisation demeure l’une des étapes les plus importantes à réaliser pour atteindre les visées du plan stratégique d’AGT.
Afin d’y parvenir, Éric sait qu’il lui faut délaisser certains domaines, développer une expertise plus pointue et mettre au monde un produit détenant le potentiel d’être commercialisé à plus grande échelle. Ce processus de réflexion le conduit ainsi tout naturellement vers l’univers du métal, du soudage robotisé.
Les gens autour de moi disaient : ne vous lancez pas là-dedans, vous n’avez pas beaucoup d’expérience. Mais de mon point de vue, pour avancer, ce n’est pas nécessaire d’être spécialistes dans un secteur. L’important est d’avoir la volonté de le devenir.
Une collaboration qui changera le cours des choses
En 2007 et 2008, AGT mène des projets uniques en collaboration avec la compagnie en vision artificielle Orus, dirigée par Louis Dicaire à Laval.
L’expertise d’Orus nous permettait de mettre de l’intelligence à même nos robots de transformation et d’éliminer le temps de programmation, qui était très long.
En 2010, Éric atteint l’un des objectifs de son plan stratégique en faisant l’acquisition d’Orus. Louis devient donc son associé chez AGT. Carburant tous deux aux défis, ils rêvent de développer un robot qui pourra souder l’ensemble d’une structure d’acier de façon automatique. Pour y arriver, un important partenaire financier s’adjoint aux deux associés afin de concrétiser leur projet : concevoir ce fameux équipement qu’ils nommeront le BeamMaster.
« Avant, notre travail émanait toujours du besoin d’un client. Là, personne ne nous payait pour inventer la machine. Pour la première fois de notre vie, on générait un projet à l’interne. On allait enfin toucher à la commercialisation d’un produit. »
Éric et Louis comptent alors sur une équipe de 75 employés. Ils créent un système très complexe comportant trois robots et huit systèmes de vision. Entre 2014 et 2016, ils réussissent à en vendre quatre à travers le monde.
Quand tout éclate
L’équipe d’AGT travaille d’arrache-pied à concevoir un produit qui tiendra ses promesses.
Ils découvrent que, malgré les meilleures intentions du monde, développer un produit dans un nouveau marché avec une technologie d’avant-garde s’avère beaucoup plus difficile qu’anticipé. Ils constatent, à la dure, que leur projet se voulait trop ambitieux. La technologie d’intelligence artificielle et d’auto-programmation, la complexité technique et la grosseur du système rendent difficile, voire impossible l’ajout de petites améliorations pour satisfaire les demandes des clients.
On a dû faire face à un endettement important.
Le mécontentement chez certains clients et les craintes légales amènent même leur partenaire financier, devenu majoritaire, à se retirer du projet. Possédant désormais l’entreprise, ce partenaire tente de vendre ses actifs afin de récupérer les sommes engagées.
« Je m’étais investi corps et âme de 1992 à 2016. Et là, on me demande de préparer la vente de notre compagnie, de dresser une liste d’acheteurs potentiels… C’était très dur : je devais délaisser le bébé que j’avais créé sans en retirer un sou. »
Toutefois, aucune offre probante ne se pointe à l’horizon. Éric et Louis s’épaulent à travers cette épreuve et décident de faire une proposition à leur ancien partenaire. Cette offre sera finalement acceptée. Les deux associés rachètent donc leur propre compagnie.
Sincèrement, je ne crains plus de raconter cette histoire. Plusieurs personnes vivent des faillites. L’important dans tout ça, c’est qu’on n’a pas baissé les bras.
Équipe
Une histoire de résilience
En 2016, les nuages gris laissent toute la place aux percées de soleil. Éric et Louis conservent le nom du BeamMaster, mais simplifient les fonctionnalités du produit et diminuent ainsi les coûts qui y sont associés. Leur résilience et l’expérience acquise portent fruit : AGT devient une entreprise d’envergure mondiale.
On est désormais un peu partout sur la planète, on compte sur une équipe du tonnerre et on connaît une croissance phénoménale.
Une centaine d’employés passionnés et heureux concrétisent des projets spectaculaires dans une grande bâtisse de 50 000 pieds carrés.
Et nous ne sommes qu’au début de cette belle aventure !
Persévérance
Vision et valeurs...
L’être humain derrière le robot
Une partie du comité :
Jean-François Morel (directeur développement logiciel), Louis Dicaire (directeur général et associé), Alex Pelland (directeur produit), Charles-Alexandre Soucy (directeur financier), Denis Dumas (directeur marketing) et Gaetan Chaperon (directeur ingénierie)
Éric et Louis reconnaissent quotidiennement l’apport précieux des êtres humains qui travaillent à leurs côtés.
Les rencontres du comité de direction ont d’ailleurs toujours lieu dans une ambiance prônant la solidarité et le bien commun.
Ce groupe est formé de : Louis-Marc Dubois (directeur fabrication), Charles-Alexandre Soucy (directeur finances), Gaetan Chaperon (directeur ingénierie), Etienne Blouin (directeur développement international), Denis Dumas (directeur marketing) et Jean-François Morel (directeur développement logiciel). Cette équipe tissée serrée partage les mêmes valeurs, qui contribuent à la réussite d’AGT.
Le respect
Les employés d’AGT Robotics comptent sur un milieu de travail où l’ambiance est chaleureuse et respectueuse. Il s’agit d’une valeur profonde de l’entreprise, qui priorise le bien-être au travail. À cet égard, les deux associés présument à la base que tous les gens sont bien intentionnées et qu’ils méritent leur confiance.
Si quelqu’un commet une erreur, on se doute bien qu’il n’a pas fait exprès. De toute façon, si tu ne fais pas d’erreur, c’est que tu n’essaies pas assez.
Mots de bienvenue, outils de travail neufs, réunions conviviales, respects des gens et de leur famille… AGT Robotics est loin de traiter ses employés comme des numéros. La hiérarchie demeure également très peu rigide; les associés et directeurs restent toujours accessibles et prennent le temps de discuter avec leur personnel.
Confiance & souplesse
Une belle synergie
Éric et Louis accordent une grande importance à la communication au sein de l’entreprise. C’est pourquoi ils prennent le temps de présenter leur vision et leurs stratégies aux employés.
C’est important que les gens sachent où on s’en va et qu’ils se sentent partie prenante des décisions.
L’équipe d’AGT Robotics établit également une relation de confiance avec ses fournisseurs, clients et partenaires, qui font littéralement partie de leur famille élargie.
Vision
Transmettre la flamme
Les étudiants et stagiaires sont toujours les bienvenus chez AGT. Des visites organisées permettent d’ailleurs aux élèves de programmes d’études en robotique de bénéficier d’ateliers et de rencontres avec les membres des équipes.
Pour des adolescents qui peinent à trouver leur voie, la compagnie a tout ce qu’il faut pour faire émerger de nouvelles passions. Stratèges, soudeurs, gamers… Il y a beaucoup à apprendre des différents corps de métiers qui oeuvrent chez AGT !
On veut créer l’étincelle auprès de certains jeunes !
En coulisse...
Voyageur, créateur et rêveur
Éric Bélanger
Président
Depuis toujours, Éric déborde d’idées et d’ambition. Bien qu’il ne soit pas né au sein d’une famille d’entrepreneurs, son enfance à la campagne l’a amené à développer sa débrouillardise et son autonomie.
Grandement attiré par le voyage, il caressait le rêve de bâtir une entreprise qui rayonnerait dans plusieurs pays du monde. Pour atteindre ses buts, il a su faire preuve de beaucoup d’introspection. À cet égard, Éric reconnaît qu’il n’est pas le gestionnaire le plus rigoureux. Ainsi, il doit s’entourer de gens terre à terre pour l’aider à garder le cap vers ses objectifs.
« Le secret du succès d’AGT, c’est la combinaison de mes forces avec celles de mon associé Louis. Le rêveur et le pragmatique représentent le tandem idéal pour mener des projets d’envergure ! »
L’esprit ordonné
Louis Dicaire
Directeur général
Louis détient une formation en marketing et administration des affaires. Il a fondé sa compagnie de vision artificielle, Orus, en l’an 2000. Pour lui, son association avec Éric a permis la création de systèmes complets et intelligents.
Plus jeune, Louis admirait son père, car ce dernier connaissait une multitude de gens de plusieurs nationalités. Aujourd’hui, via son implication au sein d’AGT, il rencontre à son tour des clients de différents pays du monde, pour son plus grand bonheur. Authentique, humain et très structuré, Louis s’entend à merveille avec son associé Éric.
« La synergie est super importante. D’ailleurs, je suis toujours impressionné quand je constate la variété de corps de métiers chez AGT qui, ensemble, font en sorte de créer des produits à la fine pointe, dans une ambiance de travail extraordinaire ! »
Tandem
Pour l’avenir...
Se fier à son instinct
Éric et Louis ont traversé les tempêtes à leur façon, selon leur personnalité, leur caractère et leur propre tolérance aux risques.
Les deux associés reconnaissent avoir fait preuve d’un peu trop d’ambition au départ, mais aujourd’hui, ils récoltent les fruits de leurs efforts.
« Il y a des entrepreneurs qui ont la personnalité pour prendre de gros risques et viser le coup de circuit. D’autres préfèrent voir un peu moins loin, mais ne sont pas plus malheureux pour autant et réalisent tout de même de belles choses. Il vaut mieux respecter ses limites pour être épanouis et obtenir de bons résultats. »
Lorsqu’on leur demande conseil, ils suggèrent simplement de faire confiance en son instinct.
Bien s’entourer
Lorsqu’Éric et Louis ont dû faire face à la faillite, il leur était difficile de se sortir la tête de l’eau et d’avoir une vision claire de la situation. Pour eux, il est primordial, comme entrepreneur, de bien s’entourer.
À cet égard, le Regroupement des chefs d’entreprises a été d’un précieux apport pour les deux comparses. Leurs conjointes respectives les ont également épaulés et accompagnés de façon remarquable.
Elles nous ont appuyés à 100 %. Jamais on n’a senti de l’incertitude ou un manque de confiance de leur part.
Selon eux, un entrepreneur ne doit pas être un leader, mais bien un rassembleur.
« Un leader va dire quelque chose, tu vas le suivre. Un rassembleur, lui, implique son équipe. Et chez AGT, ce qui compte, c’est vraiment l’équipe entrepreneuriale. »
Vivre dans l’acceptation
Malgré toutes les heures consacrées à une entreprise, celle-ci ne doit pas représenter l’unique source de bonheur d’un entrepreneur.
Il faut accepter que le pire puisse arriver et se dire : si je perds mon entreprise, ce n’est pas la fin du monde.
Bien qu’il s’agisse d’un long travail d’introspection, Éric est parvenu, lors des difficultés, à se détacher de sa compagnie et à comprendre qu’il pourrait être heureux en vivant autrement.
On doit se demander : si ça ne fonctionne pas, qu’est-ce que je pourrais faire d’autre ? Se donner le droit de penser à un plan B soulage énormément l’esprit… et permet d’éviter l’insomnie !
Après que tant d’énergie ait été consacrée pour mener l’entreprise là où elle est, l’avenir de l’équipe d’AGT Robotics est reluisant. Alors que le BeamMaster est voué à percer au sein d’industries connexes au milieu de la construction, les projets d’Éric, de Louis, du comité de direction et de la centaine d’employés de cette inspirante compagnie trifluvienne prendront de l’expansion un peu partout sur la planète.
Avec leur expertise, leurs valeurs humaines et leurs grandes ambitions, le futur leur appartient !
Aspiration
AGT Robotique
8800, boulevard Parent
Trois-Rivières (Québec) G9A 5E1
438 881-8350
agtrobotics.comDirection de l’édition : Audrey Dallaire
Auteure : Anne-Sophie Brunelle
Conception graphique : Liliane Racine
Révision : Marcelle Racine
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