En 2017, l’idée de Gabion Express germe dans l’esprit de Vincent Roy à la suite d’une rencontre fortuite qui va changer le cours de sa vie.

D’aussi longtemps qu’il se rappelle, Vincent Roy a toujours eu un intérêt marqué pour la mécanique et pour le travail au sein de l’entreprise de son père. Fondée en 1989, cette dernière regroupe deux entités, soit R.C. Roy, une carrière, gravière et sablière, et Multi-Sable, du sable et des pierres en sacs. Durant ses études, Vincent passe tous ses étés à travailler pour l’entreprise familiale.

« Puis, après la période d’études, j’ai commencé à travailler à temps plein comme opérateur de machinerie lourde, mécanicien industriel, électromécanicien, etc. En fait, j’occupais un peu tous les postes possibles. »

Entrepreneur dans l’âme, Vincent constate rapidement l’opportunité de développer Multi-Sable.

Avec Multi-Sable, j’ai une vision de rentrer mes produits en sacs dans toutes les quincailleries du Québec et les centres jardins. Je n’ai pas beaucoup de risques financiers à prendre puisque tout se fait à travers l’entreprise de mon père. Mais, je dois quand même faire mes preuves !

 

Opportunités

 

Il se donne à fond dans la conception du logo, du site Internet et de tous les supports visuels. Les ventes se mettent alors à augmenter! Pour aller plus loin, il doit se procurer une ensacheuse automatisée qui est malheureusement hors de prix.

En mars 2017, j’ai décidé d’abandonner Multi-Sable. J’ai assez travaillé et ça ne fonctionnait pas à mon goût.

C’est à ce moment qu’il rencontre un représentant d’une compagnie spécialisée dans le gabion qui va, sans le savoir, donner un souffle nouveau à son parcours entrepreneurial.

 

Pierre & Gabion

Pour s’assurer de bien faire connaître le gabion à tous ses clients potentiels, Vincent suit une formation à propos de la publicité sur Facebook. Il met en application ses nouvelles compétences et peu de temps après, il reçoit un appel d’un client important.

« C’était un gros projet, une clôture à installer autour d’un centre de ferraille. Le client voulait faire des sections en gabion sur 150 pieds de long. »

C’est là que j’ai compris que si on a un produit et qu’on le détaille bien dans les mains de l’entrepreneur, des architectes, des ingénieurs… ça va exploser.

Conscient de l’impact des réseaux sociaux, Vincent poursuit dans cette voie et se lance sur LinkedIn.

« J’ai mis sur LinkedIn : je vends des grilles de gabion Crapal Premium. Après, il y a un gars de l’Europe qui m’écrit : je pensais être la seule compagnie en Europe qui vend ce produit ! »

« J’ai dit : faut qu’on se parle ! »

Après de longues discussions, Vincent invite son contact français à venir au Québec.

« Il venait m’aider à développer le marché. J’avais trois-quatre chantiers à aller voir et j’avais des projets de vendus. Il m’a donné des trucs d’installation. Je lui ai dit que j’allais peut-être lui acheter des grilles. »

Avant de se tourner vers l’Europe, Vincent essaie tout de même de voir les options disponibles près de lui pour se procurer des grilles. Il demande des listes de prix, mais demeure sans réponse.

« Pour une seconde fois, je reçois une offre du même compétiteur. Ils veulent me payer vraiment un bon salaire pour que je travaille pour eux et développe le gabion. Mais, ça ne m’intéresse pas. »

Vincent décide de demander une liste de prix à son contact français. Trois jours plus tard, il reçoit l’information pour acheter un conteneur plein.

« C’était moins cher! J’ai demandé à mon père de me financer, car je n’avais pas l’argent nécessaire. Donc, il a acheté les grilles, il les stockait dans son entrepôt et je les rachetais au fur et à mesure qu’elles étaient vendues. »

C’était comme ça qu’il fallait que je parte, je n’avais pas le choix.

 

En février 2018, Vincent se lance à la recherche d’entrepreneurs qui souhaitent faire de l’installation de gabion. Il met des annonces sur les réseaux sociaux et en l’espace de 3 jours, il reçoit 54 candidatures!

« J’avais 14 postes à combler de Gatineau à Gaspé. Je les ai tous appelés. J’ai conçu la formation entre-temps et en mars, je donnais 2 jours de cours aux 14 entrepreneurs choisis. »

Et ce n’est pas seulement théorique! Les entrepreneurs doivent aussi apprendre à utiliser le pistolet pneumatique pour attacher les grilles.

« Donc, je leur ai dit : je vous mets sur mon site Internet. Les gens vont vous appeler! Et après avoir vendu la job, vous allez m’appeler pour acheter les grilles. Pour les pierres, je connais les fournisseurs locaux. »

 

Aujourd’hui, plus de 55 entrepreneurs certifiés sont formés et représentent Gabion Express partout à travers le Québec.

Des contraintes majeures

« La plus grosse embûche, c’est que j’ai compris rapidement que le gabion n’est pas dans les produits autorisés pour les murs de soutènement et les clôtures dans de nombreuses villes et municipalités. La première année, j’ai perdu une vingtaine de ventes à cause de ça. »

Vincent se met donc à travailler vraiment fort pour renverser la situation. À ce jour, environ 30 % des villes au Québec acceptent le gabion, ce qui représente environ 60 % du territoire.

Mais je n’ai pas mis toute mon énergie là-dessus.

 

Pression

 

Un horaire plus que chargé

En 2018, Vincent ne s’occupe pas à temps plein de Gabion Express. Il travaille encore pour l’entreprise de son père environ 45 heures par semaine.

« J’ai deux enfants avec mon ancienne conjointe et ça me demandait beaucoup. La maison, le travail ici, la réparation et le gabion. Le gabion, c’était ça mon rêve, mais je lui donnais l’espace qu’il me restait à la fin. »

En avril 2018, il reçoit son conteneur de grilles de l’Europe et les 14 entrepreneurs sont prêts à passer à l’action. Cette année-là, il vend 45 projets. De plus, il se déplace sur une quinzaine de chantiers à travers tout le Québec.

« Donc, je vivais du stress et je ressentais une pression sociale, car je voulais réussir. Mais, je ne réussissais pas à mon goût. En septembre 2018, alors que j’avais mon ordinateur rempli de ventes jusqu’au mois de décembre, je suis parti à l’hôpital. »

À 16 ans, Vincent reçoit un diagnostic de bipolarité à la suite d’un épisode psychotique.

« Je suis atteint de la maladie bipolaire de type 1. Quand tu vas trop dans un high, tu peux faire une psychose. À partir de là, plus personne ne te suit. Tu vas trop vite, tu n’as plus besoin de sommeil, de récupération, tu es toujours en train de foncer dans tes projets. »

En 2018, la charge de ses obligations personnelles et professionnelles l’amène donc vers un high qu’il n’arrive plus à contrôler.

« Une fois à l’hôpital, le personnel te ralentit. Tu n’as pas de téléphone, tu n’as rien, tu ne parles à personne. En l’espace de trois à quatre semaines, tu redescends. Tu n’as plus le goût de rien. »

Son cellulaire, où l’ensemble des demandes et des appels entrent, est donc fermé. Son père réussit avec le personnel de bureau à finir les contrats des ventes déjà effectuées, mais avec beaucoup de difficulté.

J’ai compris qu’un entrepreneur qui est tout seul, qui ne montre pas à personne ses affaires, c’est une erreur!

Vincent poursuit son traitement à l’hôpital, puis sort graduellement. À l’hiver, il retourne à la maison, en dépression. « Je réalisais que je n’avais pas réussi. Je n’avais plus le goût de vivre. »

« En avril 2019, mon père m’a dit : ta compagnie de gabion, c’est trop pour toi. Mais, moi, je me disais : non c’est tout ce qu’il y avait autour qui faisait que c’était trop. Je voulais vraiment foncer, continuer à être un entrepreneur. »

De mai 2019 à mai 2020, Vincent se dédie à l’entreprise familiale en tant qu’électromécanicien.

Dans ma tête, Gabion Express, c’était fini.

Les mois se succèdent et Vincent commence à prendre du mieux. Il divorce, ce qui lui enlève un poids énorme sur les épaules. Alors que son meilleur ami le visite, il repense à Gabion Express.

« J’ai réactivé la page Facebook et partagé une belle clôture en gabion. Quelques heures plus tard, j’ai huit messages de clients. Mon ami me dit : ok faut vraiment que tu repartes ça! Je recommençais à avoir le goût de me lancer dans ce projet et ça m’a vraiment motivé. »

« En 2021, c’est la première année que je me suis dit : Ok, ça me prend des gens pour m’aider! »

Vincent embauche de nouveaux employés, notamment Michael qui est attitré à l’ensachage de la pierre et aux commandes de Gabion ainsi que Sébastien pour le volet soumission et vente de Gabion. Il engage également une personne pour venir l’appuyer à titre d’adjointe administrative.

 C’est à partir de là que ça s’est mis à aller encore mieux!

Ensemble, ils développent une ligne de mobilier extérieur : pots à fleurs, foyers et bancs en Gabion Architectural.

Pendant cette période, Vincent se consacre à la mécanique de l’entreprise dans le but d’automatiser les processus. Il réussit à optimiser les méthodes de travail et à rendre fluide chaque étape de réalisation d’un projet, de la prise en charge du client à l’installation du produit.

Nous avons pu répondre à la demande grandissante grâce à nos procédés améliorés et à l’excellent travail de notre équipe

L’engagement de Vincent envers l’efficacité opérationnelle permet de renforcer la crédibilité de l’entreprise sur le marché.

Gabion Express commence ainsi à se forger une solide réputation!

 

Un dénouement inattendu !

Durant l’année 2021, Vincent ne se fournit plus en grilles en Ontario. Il achète le matériel d’un partenaire/ compétiteur québécois. Il en discute avec son mentor et sait très bien qu’il ne peut continuer dans cette voie.

« C’est là que mon contact de l’Europe revient au Québec et se rend compte que son client n’a pas respecté leur entente d’exclusivité! Il me propose alors de me fournir. J’ai donc acheté un conteneur. »

2021 a été une très bonne année pour Gabion Express. On a vendu 125 projets à travers tout le Québec !

Vincent continue donc de se procurer des grilles chez son fournisseur européen.

« En 2022, j’ai reçu un conteneur en février. Et là, j’en ai recommandé deux autres pour juillet et deux autres pour septembre. Mon contact m’a dit : j’ai jamais eu une bonne année de même ! »

 

Formation d’entrepreneurs certifiés

 

Des efforts qui portent fruit

Pendant cette même année, l’équipe de Gabion Express concrétise 185 projets et la croissance se poursuit en 2023. Vincent gagne deux appels d’offres d’envergure.

« Nous avons travaillé sur deux chantiers importants simultanément, soit celui de l’Oratoire Saint-Joseph et celui de l’aéroport Montréal-Trudeau. »

C’était tout un défi !

Dans les deux cas, Vincent se rend sur place pour gérer les projets. Il collabore avec les plus grands entrepreneurs généraux du Québec. Une firme d’architecte renommée chapeaute également le tout.

« Je ressentais beaucoup de pression. J’ai vécu du stress, mais je n’ai jamais lâché ! »

Pour mener à terme les projets dans les délais convenus, il engage des sous-traitants montréalais. Au total, 36 employés travaillent pour Gabion Express au courant de l’année.

« Le chantier de l’aéroport a débuté en juillet et s’est terminé le 3 novembre 2023. Celui de l’Oratoire est en cours depuis le 10 mai et se terminera en avril 2024. »

Ces projets représentent de véritables réussites !

Les accomplissements de l’équipe de Gabion Express lui offrent une belle notoriété sur le marché. Ce n’est donc pas étonnant qu’elle ait déjà réalisé 385 projets depuis ses débuts !

Oratoire Saint-Joseph

Vincent Roy
Fondateur et Directeur général

 

Dès son plus jeune âge, Vincent baigne dans le monde de l’entrepreneuriat grâce à l’entreprise familiale. Il étudie en mécanique industrielle, en électricité et en automatisation, et devient rapidement un employé clé au sein de la compagnie de son père.

« Ça m’intéressait de travailler là, car je voyais un potentiel énorme à réaliser et développer des projets à travers la compagnie. »

Avant, je voulais aller vite.

 

Innovation

 

La vie place ensuite le gabion sur sa route, et ce, par pur hasard! Malgré les différentes épreuves qu’il rencontre dans la mise sur pied de Gabion Express, il ne se décourage pas.

Dans ma vie, il y a un bon huit fois que j’ai tout abandonné!

En tant que fondateur de Gabion Express, il supervise l’équipe, s’assure que les ventes se déroulent sans problème et gère l’entreprise avec efficacité et rigueur.

Maintenant, je veux aller loin.

Vincent Roy a une vision bien précise de ce qu’il veut réaliser dans les prochaines années pour que Gabion Express prenne encore plus d’expansion sur le marché.

« On va collaborer avec davantage d’installateurs. On sait qu’on va être encore plus d’employés ! En plus, avec le CRM qui a été installé à l’initiative d’un de nos représentants, Sébastien, on est vraiment plus efficaces. » Vincent a également fabriqué sa propre machine en vue de faire du gabion prérempli.

« Le but, c’est de partir avec ma machine et d’aller fabriquer des blocs de gabion partout dans la province et aussi aux États-Unis. Ici, au Québec, personne n’a pensé à ça ! »

Et l’aspect financier ?

Je veux réaliser 100 millions de chiffre d’affaires avec Gabion Express et Pierres Express.