En plein coeur des années 70, Réal Poulin est contremaître dans le domaine de la construction et ne se doute pas alors qu’il est sur le point de franchir le seuil d’un brillant avenir entrepreneurial.

Une rencontre stimulante

C’est en effet à cette époque que le menuisier de formation reçoit la visite des propriétaires d’une compagnie, qui l’approchent pour bâtir des maisons usinées. Les hommes sont francs, ils s’intéressent à son profil parce qu’il possède ses licences.

  Je ne connaissais rien dans ce domaine, mais j’aimais le risque. Ha ! Ha ! 

Réal accepte de relever le défi. Il apprend donc lles rudiments de la fabrication de maisons préusinées ; des méthodes qui sont plus complexes qu’elles ne le paraissent et qui demandent beaucoup de précision.

Les choses vont bon train, jusqu’à ce qu’on lui confie de nouvelles fonctions.

« Je suis un gars de terrain. Moi, les bureaux, j’ai horreur de ça ! »

Défi

Réal décide alors de fonder sa propre entreprise de rénovation. Construction Réal Poulin voit le jour en 1977, une initiative qui s’avère rapidement payante.

   Ça n’a pas été long qu’ils m’ont approché de nouveau pour terminer leurs maisons usinées ! 

Les affaires progressent et Réal accueille son fils Pierre, qui lui donne un coup de main sur les chantiers. Bientôt, l’entreprise compte une quinzaine d’employés.

Une occasion en or

Réal rencontre ensuite un fournisseur qui désire lui aussi se lancer dans la construction de maisons usinées. Il lui propose un défi de taille : bâtir cent maisons préfabriquées en une seule année. Pour le convaincre, il l’invite à visiter l’usine pressentie pour accomplir cette tâche colossale.

« Ce n’était pas assez grand. Je leur ai dit que j’avais une solution pour eux. »

Réal suggère alors de louer une bâtisse de 18 000 pieds carrés à Saint-Jacques-de-Leeds,  où il a lui-même oeuvré dans le passé. Chose dite, chose faite, Construction Réal Poulin obtient le mandat. « J’ai travaillé fort, je voulais réussir. J’ai tout montré à des gars qui n’étaient même pas menuisiers. »

   On est venus à bout de faire cent maisons en une seule année ! 

Devant cet aboutissement remarquable, Réal s’associe avec les deux hommes. En 1989, ils fondent ensemble l’entreprise Le Maître Constructeur Saint-Jacques Inc., spécialiste en maisons modulaires.

Action

Tournure inattendue

À l’époque, les maisons usinées n’ont pas tout à fait la cote de popularité. Réal innove donc en utilisant ses compétences acquises durant les dernières années pour créer une toiture à pentures.

   Je n’étais pas ingénieur, mais j’avais tout calculé. La première que j’ai bâtie est toujours en place ! 

Tandis que Réal s’investit entièrement dans sa nouvelle destinée, un de ses associés quitte l’entreprise après seulement un an, puis en 1993, ses fils Pierre, Jacques et Steve, ainsi que sa fille Guylaine rachètent les parts du second associé.

Réal est désormais à la tête d’une entreprise familiale.

 

Avec cette vague de popularité, l’entreprise arrive à défaire quelque peu les idées préconçues qu’on se fait alors de la maison modulaire. Le public découvre ainsi les nombreux avantages de ce type de construction, notamment celui de bâtir sans devoir se soucier des intempéries, ou de pouvoir se faire livrer une maison peu importe la région où on se trouve.

« Les gens ont vu que c’était plus que deux modules placés ensemble, à quel point on pouvait bâtir rapidement et toutes les autres possibilités. Ils étaient impressionnés. »

Malgré une période plus sombre pour le domaine de la construction en raison de la crise financière en 2011, Le Maître Constructeur Saint-Jacques arrive tout de même à tirer son épingle du jeu en adaptant ses maisons pour convenir à des régions du nord du Québec.

  Ce n’est pas toutes les compagnies qui acceptaient d’aller bâtir là-bas. Il y avait un réel besoin pour les habitants. 

En livrant ses maisons préfabriquées sur un plus grand territoire, le Maître Constructeur change enfin le cours des choses pour cette tranche de la population et maintient du même coup sa croissance.

Flexibilité

L’équipe de Sainte-Eulalie

 

Pousser ses limites

L’organisation connaît par la suite un autre élan favorable avec son arrivée sur les réseaux sociaux en 2013.

« Ce n’était plus qu’une question de bouche à oreille, notre nom s’est mis à circuler encore plus rapidement. »

L’organisation revampe alors son logo en y ajoutant une petite touche de jaune. Elle implante aussi de nouveaux bureaux de vente, notamment à Sherbrooke, au Saguenay, à Sept-Îles et dans le Témiscouata, mais se rend compte rapidement que ça ne donne pas l’effet escompté. Au final, elle ne conserve que le bureau de vente initial à Saint-Jacques-de-Leeds et celui de Sainte-Eulalie, ouvert en 2018.

« Ce n’est pas un échec. Au lieu de s’éparpiller, on a choisi de se munir d’un plus grand nombre de conseillers motivés et rigoureux. »

C’est d’ailleurs ce qui facilite l’approche chaleureuse et personnalisée dont jouit la clientèle, l’honnêteté et la transparence étant toujours de mise. Des qualités qui distinguent tout à fait l’entreprise de ses concurrents et qui inspire à l’équipe le slogan suivant : on est VRAIment différents.

« On s’en fait beaucoup parler. Nos clients reviennent à cause de l’expérience, certains pour une troisième maison alors que d’autres
rachètent exactement le même modèle lorsqu’ils déménagent ! »

Le résultat d’un sondage mesurant la satisfaction de la clientèle accorde une cote positive de 98 % à l’entreprise, on comprend que sa grande flexibilité y est certainement pour quelque chose. « Le projet est tellement malléable ! On regarde le budget du client, ses besoins, et on utilise l’expertise de nos équipes. »

   Les clients sont fiers de bâtir leur projet avec nous. 

En trente ans d’existence, les deux générations d’actionnaires réussissent à tisser des liens solides avec leurs fournisseurs et leur clientèle, ce qui pave la voie pour la troisième génération.

Après la pandémie mondiale, qui n’a heureusement pas eu trop de conséquences négatives pour la famille Poulin, l’entreprise étant rapidement considérée comme un service essentiel, une autre page se tourne. Pierre et ses trois enfants, Sabrina, Kimberly et James, ainsi que leurs collègues Pascal Boulanger et Jean-François Thibodeau prennent les rênes de l’organisation.

« La transition s’est très bien passée. Nos oncles et tantes sont encore présents pour nous aider, d’ailleurs. Ils sont fiers et ils nous le disent ! »

La troisième génération entame donc ce nouveau chapitre en embrassant les valeurs qui font le succès de l’entreprise depuis ses tout débuts : accessibilité, qualité, passion et confiance.

« Ce qui nous importe le plus, c’est le contact humain. On est tellement proches de nos clients, on les appelle par leur prénom, non pas par leur numéro de projet. »

Relève

Trois générations de la famille Poulin : Kimberly, Réal, James, Sabrina et Pierre (devant) 

 

Gratitude

Quand la parité règne

Lorsqu’il est question de proximité, pour les repreneurs, ça ne se limite pas seulement à la clientèle. Il est en effet primordial d’entretenir des liens approfondis avec leur cinquantaine d’employés, qui incarnent sans contredit le succès de l’entreprise.

« Certains sont ici depuis le tout début, d’autres sont arrivés il y a vingt ans. C’est impressionnant de voir que les gens restent aussi longtemps avec nous. »

Le secret de cette longévité se cache sans doute dans le fait que tous les acteurs de l’entreprise sont considérés sur un pied d’égalité, peu importe le poste qu’ils occupent.

« On se donne tous un coup de main. Quand c’est le temps de sortir une maison, les gars viennent même chercher les directeurs pour les aider ! »

Pour témoigner leur gratitude, les dirigeants ont implanté un club social, géré par quelques employés. Celui-ci s’avère être pour eux un moyen efficace de laisser libre cours à leur créativité.

   Ça renforce leur sentiment d’appartenance. Les liens se sont bâtis avant nous, et nous, on les perpétue. 

 

La famille élargie

L’une de nos forces a été de s’entourer de personnes exceptionnelles, qu’on ne peut pas toutes nommer, mais qui font partie intégrante de l’histoire du MCSJ. 

Les trois générations sont fières de célébrer la contribution de tous et chacun au sein de l’équipe. Elles saluent notamment l’apport incontestable de Lynda Lemieux, conjointe de Steve Poulin, à la comptabilité de l’entreprise depuis 1996 : « Elle est totalement investie et n’en laisse pas passer une ! » ; elles soulignent également le soutien indéniable de Doris Poulin, technicienne administrative. 

« Elle a vu James grandir et aujourd’hui, elle travaille à ses côtés. Elle ne veut pas arrêter, car nous sommes sa deuxième famille ! »

Sans compter nos fidèles dans l’usine, comme Daniel Nadeau, présent  depuis la première heure. 

Le retraité bienveillant

 

Pierre Poulin
Président et actionnaire

 

Pierre est l’aînée des enfants de Réal Poulin. À seize ans, il travaille à ses côtés sur les chantiers de l’entreprise qui, à l’époque, oeuvre dans le domaine de la rénovation. Intéressé d’abord par la mécanique, il suit ensuite son père à travers l’évolution de son entreprise et acquiert vingt années d’expérience sur les chantiers, avant de consacrer les vingt suivantes à la direction générale. Maintenant à la retraite, il demeure disponible pour aider quand le besoin se fait sentir.

Pierre est posé et de bon conseil. Il est protecteur et soucieux du bonheur de tous. Surtout, il est extrêmement fier de ses enfants et collègues qui incarnent aujourd’hui la relève.

« Pierre est une véritable encyclopédie. C’est notre pilier ! »

 

Le proactif

 

Jean-François Thibodeau
Directeur général et actionnaire

 

Jean-François est charpentier-menuisier de métier. À son arrivée en 2002, il s’occupe du service après-vente, puis devient chargé de projets, supervise des chantiers de construction à travers le Québec, rencontre des clients et s’occupe de la sous-traitance. Lorsque Pierre prend sa retraite, on lui confie la direction générale de l’entreprise, une responsabilité qu’il prend avec beaucoup de sérieux en y investissant tout son coeur.

Jean-François se considère comme un enfant adopté de la famille Poulin. Toujours dans l’action, il est direct et possède un esprit visionnaire.

« Avec moi, il faut que ça avance ! Des fois, je prends ça trop à coeur ! Ha ! Ha ! »

 

L’analytique

 

Pascal Boulanger
Directeur de production et actionnaire

 

Pascal possède une formation comme technicien en architecture. À la recherche d’un milieu de travail prônant l’esprit d’équipe, il met les pieds dans l’entreprise en 2002, avec à son curriculum vitae huit années d’expérience dans le domaine des maisons usinées. Considéré comme un mentor, il voit d’abord à la gestion des chantiers, puis agit comme contremaître sur la chaîne de production, avant de devenir directeur. À ce jour, il supervise une trentained’ouvriers ainsi que des chefs d’équipe.

Plutôt terre à terre, il est pondéré et de bon conseil. Il est toujours prêt à aider et à partager ses connaissances.

« Pascal est de nature calme et posée. Quand on est un peu fâché, il nous apaise ! »

 

La rêveuse

 

Kimberly Poulin-Roy
Directrice marketing et actionnaire

 

Avant même de compléter son baccalauréat en communication, Kimberly sait qu’elle désire une carrière au sein de l’entreprise familiale. Au primaire, elle génère quelques ventes de maisons usinées en distribuant des brochures dans sa classe et participe assidûment aux expositions annuelles de la compagnie de son père avec sa soeur et son frère. Elle y fait ses débuts comme réceptionniste en 2006, puis prend éventuellement la charge du département du marketing.

Kimberly est visionnaire, créative et débrouillarde. Les gens aiment se rallier à elle puisqu’elle est rassembleuse et à l’écoute. Elle a à coeur la croissance de l’entreprise et trouve solution à tout problème.

« C’est une excellente leader. Elle sait exactement où mener les troupes. »

 

L’oreille attentive

 

Sabrina Gagnon
Directrice des ressources humaines et actionnaire

 

Sabrina fait ses débuts dans l’entreprise familiale comme réceptionniste les fins de semaine, puis touche ensuite à la gestion des ventes. Elle entreprend des études en enseignement, mais change son parcours universitaire pour obtenir son diplôme en gestion des ressources humaines. Elle effectue un stage chez Desjardins, puis revient au bercail pour intégrer un poste à la tête des ressources humaines.

Sabrina est travaillante et réfléchie. Toujours prête à endosser plus que ses propres tâches pour faire avancer les choses, elle est attentive aux détails et a soif d’apprendre.

« C’est notre grande confidente. Avec elle, on se sent toujours épaulé. »

 

La force tranquille

 

James Poulin-Roy
Conseiller aux ventes et actionnaire

 

James possède un diplôme d’études collégiales en gestion de commerces. À la suite d’un stage dans l’entreprise familiale, il débute une formation pour devenir conseiller aux ventes, un rôle qu’il honore durant quelques années avant de combler celui de directeur des ventes, puis celui de responsable de projets spéciaux. Après une pause de quelques années où il réalise d’autres ambitions à l’extérieur de l’organisation, il est de retour au département des ventes.

James aime l’aspect technique et créatif de la construction et affectionne particulièrement le contact humain avec sa clientèle. Il est manuel, méthodique, attentif, ordonné et sociable.

« Notre frère écoute plus qu’il parle ! C’est un homme posé et intelligent. »

 

L’audacieux

 

Réal Poulin
Fondateur

 

Réal est un homme déterminé qui ne baisse jamais les bras. Sa grande débrouillardise et son dur labeur sont un legs inestimable pour ses enfants et ses petits-enfants.

« C’est le talent de notre grand-père qui nous a menés jusqu’ici ! »

Encore à ce jour, lors d’événements spéciaux organisés par l’entreprise, Réal n’hésite jamais à s’y rendre avec sa guitare à bord de sa Chevrolet 57.