Même si Michel Letellier détient un baccalauréat en finances et une maîtrise en administration des affaires, celui-ci a ressenti très tôt dans sa carrière un fort intérêt pour l’ingénierie.

Ses connaissances sur le plan économique jumelées à sa curiosité débordante ont façonné sa vision avant-gardiste, qu’il propage d’ailleurs à travers une multitude de projets d’infrastructures.

Après avoir terminé ses études, Michel travaille deux ans dans le domaine du financement corporatif. Il suit ainsi les traces de son père, un actionnaire d’une compagnie de courtage en valeurs mobilières. Après seulement deux ans, il constate toutefois que ce milieu ne lui colle pas à la peau.

À ce moment-là, je découvre le monde de l’énergie renouvelable et j’y vois un énorme potentiel.

Authenticité

Valeurs

Grandement captivé par l’industrie, Michel intègre finalement une entreprise du secteur. Il y travaille pendant cinq ans, cumulant des connaissances et une expertise importante pour la suite de sa carrière. Toutefois, les valeurs de cette entreprise le rejoignent moins.

En parallèle, dans le cadre de ses fonctions, il participe à des comités où siège également Gilles Lefrançois, président d’Innergex. Cette entreprise, fondée en 1990 pour répondre à un appel d’offres d’Hydro-Québec, développe, restaure et construit des petites centrales hydroélectriques.

Je m’identifiais à la façon dont Gilles percevait notre industrie et collaborait avec ses partenaires. Il tenait ses engagements et restait fidèle à ses convictions. C’était un homme à la fois confiant et très honnête.

En mars 1997, Gilles est à la recherche d’un vice-président des finances. Michel saute alors sur l’occasion et rejoint les rangs d’Innergex. Ayant développé d’excellentes relations avec plusieurs fournisseurs et collaborateurs dans le passé, il fait bénéficier l’entreprise de tous ses précieux contacts. À 33 ans, il devient ainsi rapidement le bras droit du président.

« Gilles avait 60 ans. Sans aucune méchanceté, je pensais qu’il prendrait sa retraite environ cinq ans après mon arrivée. »

Finalement, Michel évoluera aux côtés de Gilles pendant une dizaine d’années avant d’accéder lui-même à la présidence. Ensemble, ils partagent des valeurs communes leur permettant de créer d’incroyables partenariats et de mener d’importants projets en énergie renouvelable.

En 2007, Gilles prend sa retraite, mais reste toutefois président du conseil d’administration d’Innergex. Michel accède alors à la présidence de l’entreprise.

Deux ans plus tard, une crise économique se pointe à l’horizon.

Plusieurs compagnies d’infrastructures ont fait faillite pendant ces années-là. Toutes les banques retiraient leurs prêts. Il fallait négocier très fort, c’était difficile .

Michel a 43 ans et focalise sur le futur, il ne recule devant rien et décide avec l’équipe d’user de la stratégie financière du reverse takeover. La décision, entérinée par le conseil d’administration, sauve non seulement la compagnie, mais lui fait également prendre beaucoup de valeur.

Après cette épreuve de taille, Gilles, âgé de 71 ans, quitte définitivement son poste au sein du conseil d’administration et il décède en 2021.

En mémoire de son dévouement, la centrale des Chutes-de-la-Chaudière, sur laquelle il a travaillé si fort par le passé, porte désormais son nom.

 J’ai tant appris et évolué aux côtés de Gilles.

Résilience

Dévouement

Stratégie

C’était une période très difficile pour nous. D’un autre côté, c’est ce qui nous a motivés à étendre nos tentacules à l’extérieur du Canada.

Cap sur de nouveaux marchés

En 2010, Hydro-Québec, BC Hydro et l’Ontario sont en situation de surplus d’électricité. Les occasions de croissance au sein du marché naturel du Canada sont donc peu reluisantes pour Innergex.

L’équipe se réunit et établit un plan sur cinq ans, qui inclut une stratégie internationale bien ficelée. Possédant peu d’expérience en la matière, les différents contributeurs relèvent leurs manches afin de créer, en 2016, un petit Innergex en France en complétant des acquisitions de parcs éoliens sur le territoire.

« On a énormément grandi en mettant en place ces projets outre-mer. On a su amener nos connaissances et des façons de faire propres à nous. C’est très enrichissant de part et d’autre. »

Les compétences d’Innergex en matière d’hydroélectricité sont également bien accueillies en Amérique du Sud. Tout en démontrant un profond respect pour l’environnement et les communautés, l’équipe canadienne partage ses trucs et astuces pour améliorer la rentabilité des installations chiliennes.

Aujourd’hui, près d’une centaine de personnes travaillent pour Innergex au Chili .

Même s’il ne possède pas de formation en génie, Michel n’a jamais craint de s’interroger sur les concepts préconçus de ses collègues ingénieurs.

Comme, au départ, Innergex développait de petites centrales hydroélectriques, ces dernières avaient l’habitude de transposer les dessins des plus grandes centrales, mais à une échelle plus modeste.

« Ils ne pensaient pas à l’efficacité et au coût relatif du projet. Je les poussais donc à réfléchir autrement. Parfois je me trompais, mais j’avais aussi souvent raison ! »

Bien sûr, Michel sait qu’il faut garder un côté quelque peu conservateur pour construire des projets et parer à toute éventualité, surtout aux aléas de la météo. Malgré cela, il tente toujours de trouver des solutions novatrices.

C’est cet éternel optimisme qui m’aide à amener mon équipe plus loin.

Ce désir d’évolution est bien présent dans toutes les sphères chez Innergex. Même si l’ADN de l’entreprise demeure l’hydroélectricité, l’équipe a toujours été très ouverte aux autres formes d’énergie telles que l’éolien et le solaire. Ces technologies sont d’ailleurs devenues moins dispendieuses dans plusieurs endroits.

S’adapter

Nous ne serons jamais dogmatiques, au contraire. On tient à s’ajuster aux différents marchés et aux différentes technologies. Notre monde évolue tellement rapidement ; s’adapter représente la clé pour faire grandir l’entreprise.