Les premières lignes de l’histoire d’ABF Mines s’écrivent entre Val-d’Or et Matagami à bord d’une Pontiac Firefly. Six heures de route aller-retour que Denis Blanchet effectue quasi quotidiennement. 

Nous sommes en 1995 et un projet minier à Matagami réclame de l’expertise en mécanique et en tuyauterie industrielle. Ingénieur mécanique de formation et entrepreneur dans l’âme, Denis se jette à fond dans le projet. Avec deux partenaires, il lance l’entreprise. 

« Il allait sur le chantier en journée, le coffre à outils posé sur le siège passager, et rentrait ensuite au bureau faire les plans, les soumissions ou encore les payes. »

 

 

C’est une période chargée qui débute pour le père de deux jeunes enfants, peut-être trop pour ses deux collègues, qui quittent l’aventure précocement. Mais pas de quoi démoraliser le jeune chef d’entreprise, qui met patiemment en place sa méthode et son équipe. 

Denis est une personne de solutions. Il n’hésitait jamais à se rendre sur les chantiers pour analyser les problèmes et prodiguer ses conseils. C’était apprécié. 

Son savoir-faire et son attitude ne tardent pas à forger une belle réputation à l’entreprise auprès de l’industrie minière.

Les nouveaux propriétaires s’investissent dans le développement de leur entreprise avec une motivation renouvelée, mais avec la même philosophie qu’au premier jour. Ils doivent préserver cet héritage en intégrant leurs propres couleurs et leur vision.

« On a toujours pris les décisions en fonction de l’intérêt d’ABF. De ce point de vue, devenir propriétaire ne change pas grand-chose
pour nous. »

Le trio doit s’adapter à des réalités et à un marché en constante évolution. Ils instaurent de nouvelles façons de procéder en se concentrant sur leurs forces et s’orientent vers l’établissement de partenariats pour créer une nouvelle synergie. Ainsi, en 2023 certaines personnes clés d’ABF et PDG procèdent au rachat de PDG Industries et de PDG Mécanique.

L’atelier d’ABF n’est en effet plus suffisamment productif et commence à être désuet. En revanche, celui de PDG tourne à plein régime.

 On a logiquement basculé cette activité chez PDG. 

 

Un choix qui permet à l’entreprise de se concentrer sur son cœur de métier et d’investir ses efforts dans ses départements mécanique et tuyauterie situés respectivement à Val-d’Or et Rouyn-Noranda, pour offrir un plus grand service en chantier. 

 Nous sommes particulièrement réputés pour notre expertise dans ces domaines. 

Avec cette nouvelle stratégie, ABF peut s’ajuster plus efficacement au marché de l’emploi particulièrement compétitif ces dernières années en offrant des horaires plus flexibles.

« On ne peut et on ne veut plus exiger la même chose de notre équipe qu’il y a 20 ans. On travaille beaucoup sur cet aspect. »

Parallèlement, la direction met en place une grille de salaires et accentue les efforts sur la création du sentiment d’appartenance des employés en travaillant à la rétention du personnel ainsi qu’à la reconnaissance de l’ancienneté et des employés clés. 

 « On souhaite récompenser davantage les efforts de chacun. »

Avec une direction rajeunie, ABF entre ainsi dans une nouvelle ère et entame un processus pour dynamiser et rajeunir l’image de l’entreprise. 

« On ne dénature rien. Denis aurait probablement été obligé de prendre les mêmes décisions à notre place aujourd’hui. »

Moderniser

 

Le savoir-faire de toute une équipe

Dans l’industrie en Abitibi-Témiscamingue, tout le monde ou presque se connaît, ce qui comporte ses avantages.

« Nous travaillons avec des humains qui peuvent parfois changer d’entreprise. S’ils ont été satisfaits de la relation que nous avons construite, ils vont continuer à nous référer. »

Mais cette dynamique peut également avoir quelques effets plus surprenants.

« Parfois, nos clients réclament un employé en particulier sur leur chantier. On peut perdre des contrats ou les gagner là-dessus. »

Dans ces circonstances, mieux vaut faire en sorte que tout le personnel réponde à de hauts critères de compétence pour satisfaire les exigences élevées des donneurs d’ouvrage. ABF mobilise ainsi beaucoup son énergie pour que les gens se sentent bien et restent à son emploi.

« Nous travaillons vraiment fort sur cet aspect. Il en va de notre crédibilité et de notre survie à long terme. »

La culture de l’entreprise axée sur l’humain et les efforts consentis par ABF semblent porter fruit.  

 Chez ABF, comme on tient à chaque membre de l’équipe, on ne plaisante pas sur la sécurité. 

C’est l’un des rôles de Nancy St-Pierre, qui s’investit au quotidien dans ce domaine. Alors que la SST pouvait encore être vue, il y a 20 ou 30 ans, comme un fardeau ralentissant les chantiers, les mentalités évoluent. Elle est devenue prioritaire pour la majorité des entreprises. 

« Le message passe plus facilement aujourd’hui, surtout dans le secteur
minier qui ne plaisante pas non plus avec la sécurité. »

ABF établit ainsi un processus de contrôle qualité qui n’interfère jamais avec la sécurité des employés sur les chantiers.

« C’est non négociable pour nous. »

 

Redonner au suivant

L’esprit d’équipe et la culture instaurés par Denis Blanchet résonnent encore au quotidien chez ABF Mines. 

De la même manière que le fondateur a donné sa chance à nombre d’employés encore présents chez ABF, ces derniers recrutent à leur tour aujourd’hui et viennent boucler la boucle.

 Les membres de notre équipe deviennent nos meilleurs ambassadeurs. 

Un engagement en interne qui se reflète aussi dans certains gestes auprès de
la communauté.

« Nous ne sommes sûrement pas les plus gros donateurs mais nous voulons juste redonner à notre niveau, dans notre région. »

ABF Mines s’investit ainsi régulièrement auprès de différents organismes ou pour des clubs sportifs de jeunes. Elle subventionne également une équipe de hockey pour ses employés au Nunavut. 

« Nous nous impliquons autour de ce qui nous touche et nous soutenons des œuvres caritatives importantes pour nous ou des membres de l’équipe. » 

Générosité

Miser sur la croissance organique

L’avenir paraît prometteur en Abitibi-Témiscamingue. Les différentes industries tournent à plein régime et les perspectives à moyen terme semblent excellentes. L’accent est donc principalement mis sur le renfort en personnel, la formation et la rétention des troupes. 

« On travaille là-dessus et c’est en bonne voie. On veut la meilleure équipe possible et qu’elle soit reconnue sur les chantiers. »

À ce stade, la taille et les objectifs d’ABF correspondent parfaitement aux aspirations de ses dirigeants. Dans la mesure où une plus grosse structure vient avec de plus gros enjeux et problèmes, ils préfèrent garder l’entreprise à taille humaine en s’alliant avec des partenaires leur permettant d’aller chercher de l’expertise pour satisfaire pleinement leurs clients.

 On veut conserver une gestion humaine de l’entreprise. Ça ne serait pas logique pour nous de viser l’explosion. 

Une vision et des valeurs finalement simples, humaines et sincères, à l’image de l’entreprise et de son fondateur. Une philosophie reprise aujourd’hui par tous, des dirigeants jusqu’aux derniers employés entrés en poste, qui fait la force et la réputation d’ABF Mines.

Gestion humaine

L’atout terrain

Martin Millette
Co-dirigeant, Profil opérations

Martin effectue un parcours collégial général avant de continuer vers des études universitaires en opérations forestières, puis il complète un DEP en mécanique industrielle. Originaire de Val-d’Or, il entre tout de suite chez ABF à l’issue de ses études, en 2006. 

D’abord mécanicien industriel, il suit une AEC en Génie civil en 2011 pour diversifier ses compétences. Denis lui propose un poste de chargé de projets qui lui permet de poursuivre son parcours chez ABF Mines. Ce poste le conduira vers celui de surintendant aux opérations mécaniques en 2018. L’année suivante, Martin devient directeur des opérations mécaniques, puis propriétaire, en 2023.

« Martin connaît tous les aspects de l’entreprise tant sur les chantiers que dans les bureaux. Il a tout fait et son expertise terrain est fondamentale dans notre trio. »

 

La gardienne de  l’humain

Nancy St-Pierre
Co-dirigeante, Profil RH et SST

Née dans la région montréalaise, mais ayant grandi en Abitibi-Témiscamingue, Nancy intègre ABF comme secrétaire de direction après ses études en 2013. Ses ambitions et son intérêt pour l’aspect humain de l’entreprise attirent l’attention de Denis. Les responsabilités de Nancy s’étendent rapidement vers la coordination des ressources humaines (RH) et de la santé et sécurité au travail (SST).

Elle entame ensuite un parcours universitaire à distance en santé et sécurité qui l’amène, en 2019, à être promue directrice des RH et de la SST. En 2023, elle devient propriétaire.

« Ses fortes prédispositions pour tout ce qui concerne l’aspect humain ont guidé son ascension. Son regard nous aide à mieux adapter la stratégie de l’entreprise aux réalités et contraintes de notre équipe. »

 

La vision périphérique

Martin Gravel
Co-dirigeant, Profil finances

Natif de Val d’Or, Martin obtient un baccalauréat en administration des Affaires à HEC Montréal. Il est ensuite engagé comme comptable dans une entreprise de Vaudreuil spécialisée dans la construction et les mines. Entrepreneur dans l’âme, il prépare déjà la reprise de cette compagnie.

« Ça devait se faire, mais la chute du cours de l’or et la grève de la construction en 2013 ont sabordé mes projets. »

Il revient alors en Abitibi-Témiscamingue, où Denis lui offre un court mandat d’auditeur de comptes. Puis, six mois après la fin de ce contrat, Denis lui propose un poste de contrôleur financier. En 2019, il devient directeur financier, puis propriétaire en 2023.

« En plus de l’aspect financier, Martin nous apporte une structure que l’on peut adapter à nos tâches. Il apporte aussi un équilibre entre nos visions terrain et humaine de l’entreprise. »